L'histoire :
Les Vengeurs sont réunis dans un manoir prêté par Tony Stark, quand un mystérieux jeune homme du nom de Tuc apparaît et leur délivre une série de sinistres présages. Pendant ce temps, le deuxième Yellowjacket, Rita DeMara, arrive du 31e siècle pour les prévenir d'une crise imminente, au terme de laquelle les Vengeurs seront considérés comme des criminels par le gouvernement. Hélas, Rita périt aux portes du manoir, assassinée par une forme dissimulée. Les évènements se précipitent et les cadavres s'accumulent. Tandis que Tony Stark semble de plus en plus perturbé, il devient clair qu'un traître se dissimule parmi les Vengeurs. Parviendront-ils à le trouver avant que le futur entrevu par Rita ne devienne une réalité ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Panini Comics publie chaque année un ou deux omnibus et avec Earth X, le choix s'est porté sur The Crossing. Seulement, un des problèmes majeurs de ce crossover saute au yeux après quelques dizaines de pages : la qualité graphique est, dans l'ensemble, très médiocre et parfois franchement mauvaise. Le trait est typique voire presque caricatural de ce qui se faisait dans les années 90 : tout ce qui est masculin est démesurément musclé - même l'armure d'Iron Man a des abdominaux proéminents - et du côté du féminin, on remarquera du fan-service assez ignoble (pauvre Veuve Noire), des épaulettes et des décolletés en veux-tu-en-voilà ainsi que des difformités inquiétantes (tour de taille de 30cm, jambes de 1m50,...). On passera sur les postures improbables et le cadrage expérimental (les personnages dépassant de partout pour «faire dynamique»). Il est fréquent de trouver deux, voire trois artistes, au poste de dessinateur pour un même titre, ce qui indique à quel point la production a été précipitée. On obtient ainsi au détour d'une page un Hercule ressemblant au Cynoque des Goonies ou des numéros entiers dans lesquels les personnages partagent un air de famille avec monsieur Patate. Heureusement, l'histoire... Ah ben non plus ! Des événements majeurs surviennent sans impact apparent : un Tony Stark adolescent est extirpé du passé sans que cela ne semble poser de réel souci, la Guêpe se réveille mutée en insectoïde géant sans que cela ait l'air de la traumatiser... Nombres de dialogues sont surréalistes et ne servent souvent qu'à souligner les intentions des scénaristes ou à avoir l'air cool ("Tout comme le lever du soleil, tu dois mourir"...). Le tout est d'une complexité inutile et le fait qu'une partie de ce crossover passe par la série Force Works (une équipe de sup' chapeautée par Iron Man et qui a fait long feu) en réduit encore plus l'intérêt. Soulignons aussi qu'en très peu de temps, la quasi totalité des événements de The Crossing ont été soit retconés, soit purement et simplement rayés de l'existence par Heroes Reborn. La finalité de l'évènement aura été de rebooter Iron Man en remplaçant Stark par son double encore adolescent et ceci pour qu'un autre crossover, Heroes Reborn, finisse par re-rebooter le personnage, adulte, moins de 6 mois plus tard ! Avec une meilleure organisation, une vision à plus long terme et surtout une réelle application à raconter son histoire, The Crossing aurait pu être une réussite. Au lieu de cela, il n'est qu'un accident industriel auquel seuls les collectionneurs ou les nostalgiques de l'époque trouveront un intérêt. A ranger de préférence avec les autres reliques de l'époque vouées à l'oubli, entre les pantalons de Mc Hammer et les pogs.