L'histoire :
P'tit Hughie ne supporte plus les récents événements et a choisi de faire une pause dans son engagement auprès des Boys. Pour autant, son moral n'est guère meilleur. Parti dans son Ecosse natale pour se ressourcer, il essaie de faire la paix avec Stella et aussi d'en apprendre plus sur Butcher. Ce dernier et ses Boys ne se reposent pas pour autant. Ils savent que le Protecteur et les autres membres de Sept fomentent en secret contre eux. Le leader des super héros a bien l'intention de doubler le consortium militaro-induistriel Vought American et de s'emparer de la Maison Blanche. Seulement, le Protecteur a des troubles psychologiques, sa double personnalité a notamment conduit à la mort de la femme du Butcher. Celui-ci est de plus en plus dans le viseur de la direction de la CIA, qui ne soutient pas ses actions. Butcher ronge son frein en attendant le moment idéal pour débuter la confrontation contre le Protecteur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce cinquième recueil de The Boys fait fort puisqu'il contient pas moins de 4 albums publiés précédemment : Préparation propre et planification, Côte de barbarie, Comme à la fête foraine et Le fils du boulanger. C'est donc un énorme pavé de plus de 400 pages, dans lequel les lecteurs vont pouvoir s'immerger. Dans celui-ci, le scénariste Garth Ennis souffle le chaud et le froid. Durant une grosse première partie, il fait monter la tension entre les deux groupes, les Boys d'un côté et les Sept de l'autre. L'ensemble est assez bavard et l'on y apprend quelques petites vérités glissées ici et là sur les personnages dont le plus secret : Butcher. Ennis se plaît aussi à montrer la première équipe de super héros envoyée sur le front lors de la seconde guerre mondiale. Cette relecture des Invaders de Marvel se termine bien sûr dans les boyaux et le sang et se révèle aussi trash qu'amusante. Le scénariste consolide son univers de cette façon et amène aussi progressivement la mort d'un des Sept. Alors que le récit prend une tournure où la grande confrontation paraît inévitable, l'auteur présente dans le dernier quart du recueil, correspondant à l'album Le fils du boulanger, le passé de Butcher. Ce flashback sans concession rappellera aux fans les meilleures séquences que le scénariste a pu produire dans le passé. C'est dur, violent et éprouvant. Entre la laideur de son passé et l'appel de la vie, Butcher n'a pas eu un chemin facile à suivre, bien au contraire. Ces quelques épisodes restent probablement comme les meilleurs de la série (avec les premiers). Si le début semble traîner un chouïa en longueur, avec ces chapitres, on retrouve la verve et l'intensité bien connues de l'auteur. Visuellement, Darick Robertson s'est comme d'habitude chargé du séquençage des différents épisodes mais il n'en a vraiment illustré qu'une poignée (le dernier quart). Il est suppléé par le bon Russ Braun et le moyen John McCrea, que l'on préfère dans une veine plus caricaturale. The Boys alterne les moments anthologiques avec d'autres moins mémorables, mais au final, reste une des séries les plus distrayantes de ces dernières années sur la thématique des super héros.