L'histoire :
Tandis que P’tit Hugie vit mal son traumatisme lié à Black Noir, Butcher découvre que son ami sort avec une des Sept, Stella ! Persuadé qu’Hugie est une taupe qui travaille pour Vougth American, il l’envoie loin des activités du groupe au New Jersey, pour surveiller les supers de l’espace : les « Super Pépères ». En effet, ce groupe assez iconoclaste de gentils supers naïfs et enfantins va être dirigé par le pervers Malchimique. L’occasion pour Butcher de surveiller les réactions de Hugie et de le tester secrètement. Cependant, dans le même temps, Vought American avance ses pions et le directeur emploie une nouvelle venue pour une mission particulière : surveiller le chef des Sept, le Protecteur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite de la saga trash et provocatrice de Garth Ennis. Ce qui devait arriver est arrivé : l’amour pur et secret entre Hugie et Stella (une bénédiction à côté des viols et partouzes qui parsèment l’univers de The Boys) est finalement découvert. Cette idée d’unir deux personnages aux camps rivaux va mettre le feu aux poudres et crée des tensions au sein du groupe de la CIA chargé de contrôler les « Super-slips ». Ennis mêle habilement deux histoires de front : l’amour découvert et la nouvelle équipe de Supers : les Super-Pépéres. Ces deux intrigues vont apporter un peu de fraicheur et de bonté dans un univers bien désabusé, puisque les innocents sont à la fois Hugie et Stella qui s’aiment et ignorent qu’ils sont ennemis et ce groupe de Super-gamins qui, pour une fois, sont de vrais gentils. Ennis aurait-il épargné les super-héros ? Serait-il tombé du côté clair de la force ? Non, bien sûr, puisqu’il s’acharne à démonter chaque personnage : au début de l’épisode : l’amour entre Hugie et Stella est à la limite de la perversion et les Super-Pépères sont des niais totalement à côté de la plaque. Ce qui donne des situations à nouveau trash et écœurantes (l’énorme Body Badaboum a besoin de retrouver d’urgence son « zizi » au milieu d’une montagne de graisse pour ne pas uriner sur son propre corps !). Sans parler d’une nouvelle allusion monstrueusement irrévérencieuse au mythe de Galactus (spoiler). Ennis se plaît à choquer par des situations dures et de très mauvais goût, mais il faut reconnaître qu’il retrouve l’intelligence narrative de ses débuts (sur Preacher, notamment). La série prend donc une autre dimension, avec une accélération de l’action : les complots se dévoilent et le bras de fer entre Vought, les Sept et l’équipe de Butcher promet une belle suite. Comme par hasard, il abandonne petit à petit les épisodes hard ou scatologiques, au profit d’une narration plus enlevée. Darick Roberston, qui a repris le flambeau de la série depuis le tome 9, apporte aussi sa touche avec un dessin aéré et précis. Ce tome nous réconcilie petit à petit avec le style « hardcore » de Garth Ennis, qui laisse espérer des tomes encore plus trépidants dans la saga (la dernière planche est à ce titre pleine de suspens). Restons sur nos gardes : Garth est capable de tout !