L'histoire :
Fils de parents d’origine polonaise, Harvey Pekar nait le 8 octobre 1939, à Cleveland. Ces parents sont alors épiciers dans Mont Pleasant, le quartier ouvrier juif-italien. Dans les années 40, de plus en plus de noirs viennent s’installer près de chez lui, et à chaque fois qu’il rentre de l’école, il se bat contre ceux-ci. Sa mère est une communiste convaincue et lui dit de ne rien faire, puisque les noirs américains ainsi que les juifs (comme eux), sont des minorités opprimées. Son père ne rattrape absolument rien, préférant lui dire de se comporter comme l’exige sa religion. A la suite d’une de ses multiples altercations, Harvey demande à sa mère que faire. Elle lui conseille d’en parler à son professeur. La situation ne s’arrange pas, provoquant une nouvelle bagarre entre eux. A la naissance de son frère, les parents d’Harvey décident de déménager dans le quartier Shaker Heights, une banlieue où la communauté juive est en plus grande majorité. Heureux dans un premier temps, il ne peut s’empêcher d’imaginer ne plus être le paria qu’il était vis-à-vis des noirs de son quartier. Pourtant, à peine arrivé, il se rend compte que seule la violence va le faire se distinguer des autres enfants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
The quitter est le récit autobiographique de l’enfance du scénariste Harvey Pekar. Plus connu en France pour son film American Splendor, narrant son parcours au sein du milieu du 9e art, le scénariste partage cette fois-ci son enfance. Ces souvenirs sont émouvants et le déroulement de cette vie semble lui échapper à de trop nombreuses fois. Pour l’ouvrage, il s’est entouré du dessin avisé de Dean Haspiel (Billy Dogma) qui, avec son trait rugueux et épais, procure une ambiance ancienne idoine à l’album. L’encrage de Lee Loughride vient ajouter une touche sombre bienvenue. La grande force du récit est de nous montrer un personnage principal faible, qui ne trouve de solutions que dans les bagarres dans lesquelles il excelle. Sans complaisance vis-à-vis de lui-même, il n’hésite pas à critiquer les nombreux choix, qu’il regrette. Captivante, cette autobiographie est originale dans sa façon d’aborder les événements et dans son traitement sobre et sombre à la fois. Un auteur qu’il semble important de découvrir, pour mieux comprendre comment s’imposent ces choix que nous avons tous, un jour, regretté.