L'histoire :
Au Triskelion, quartier général du S.H.I.E.L.D., Nick Fury dirige les opérations visant à maintenir la paix dans le monde. Il a fort à faire ces derniers temps. À Montevideo, un blocus maritime est forcé et la situation dégénère. Depuis l'apparition de la cité d'Asgard dans les cieux et les débordements de certains de leurs Dieux. Pour mettre au pas les asgardiens, le haut commandement européen envoie ses nouveaux soldats de la classe Excalibur... Simultanément, en Allemagne, un homme tout de noir vêtu et portant un casque annonce à une foule habillée en blanc que l'endroit est idéal pour accueillir leur dôme. En quelques instants, une gigantesque structure apparaît... Combattant ardemment les membres du programme Excalibur, Thor finit par être projeté plusieurs dizaines de kilomètres plus loin. Le Dieu du tonnerre s'écrase juste devant le dôme, suivi de prêt par Captain Britain. Tous les deux s'approchent du gigantesque immeuble et sont alors accueillis par un service des plus musclés... En Uruguay, une armure d'Iron Man dirigée par Tony Stark est envoyée pour découvrir le déclencheur du conflit. Sur place, un piège a été tendu et l'instant suivant, une explosion nucléaire se produit...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l'euphorie des débuts, l'univers Ultimate n'a cessé de décevoir entre des crossovers poussifs (Ultimatum en tête) ou bien des séries décevantes (Ultimate Avengers, Ultimate X-Men, etc). Bien décidé à relancer cette gamme de titres, Marvel a sollicité une de ses recrues de l'époque pour redonner un semblant d'intérêt à l'une de ses séries. Jonathan Hickman, qui s'était fait connaître pour des récits comme The Nightly News chez Image Comics, a marqué les lecteurs avec son excellent run sur les Fantastic Four. Sur Ultimates, l'auteur confirme son goût pour les histoires complexes et aux dimensions épiques. Nick Fury et le S.H.I.E.L.D. doivent gérer plusieurs conflits dans le monde dont une mystérieuse Cité qui est apparue soudainement en Europe. La mécanique narrative du scénariste est parfaitement rôdée et la montée en puissance de la menace est orchestrée minutieusement. La douzaine d'épisodes de son run mette également en avant un méchant inattendu. Avec Ultimates, nous découvrons également combien Jonathan Hickman a glissé ici et là des éléments qu'il reprendra plus tard comme les Bâtisseurs. De quoi compléter pour les lecteurs assidus certains aspects d'un univers que l'auteur s'est construit petit à petit au sein d'un Marvelverse exigeant. Les dessins sont assurés sur les deux tiers de l'album par l'excellent Esad Ribic. Le croate livre une prestation de très bonne facture mais qui a dû être compensé par des remplaçants de bonne qualité, même si leur style est assez différent de celui d'Esad Ribic. Dernier coup d'éclat d'un univers Ultimate qui n'en finissait plus de péricliter, le run de Jonathan Hickman a en quelque sorte servi à son éditeur à tester le scénariste sur un projet de longue haleine. Une lecture de qualité.