L'histoire :
Jill et Mark sont poursuivis par des mystérieux tueurs. Ils courent sans s'arrêter mais ils n'arrivent pas à semer leurs poursuivants. Mark finit blessé par balle et ils sont obligés de s'arrêter. Une femme qui mène le groupe pointe un revolver sur eux. Elle explique qu'ils ont déjà tué leurs parents et que c'est leur tour désormais. Ils abattent froidement les enfants et les exposent enchaînés dans le parc. Il faut marquer les esprits pour que tout le monde comprenne que les mutants sont une plaie et seront irrémédiablement chassés. Un autre Mutant tombe sur les cadavres avant le lever du soleil : il s'agit de Magneto. Extrêmement touché, il jure de se venger de cet immonde assassinat. Le débat est lancé dans le monde entier : les mutants sont-ils une menace pour la société ? Le révérend William Stryker, le plus virulent opposant aux mutants, est invité sur la chaîne ABC. Il devra parler face aux porte paroles des mutants : le professeur Xavier. Le débat fait rage pendant l'émission mais le révérend maîtrise parfaitement les médias et utilise la froideur du professeur pour montrer à tous que les mutants sont une tare. Une nouvelle ère s'ouvre et elle s'annonce sombre pour les mutants...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chris Claremont est l'un des scénaristes mythiques de l'industrie Marvel et particulièrement grâce à son travail phénoménal sur les X-Men. Dans les années 1980, la Maison des Idées opère un tournant en proposant des graphic novels au ton bien plus adulte. Voici donc un de ses graphic novels, publié en 1982, qui n'est pas le plus connu dans la production prolifique de Claremont. Pourtant, le concept y est particulièrement marquant et révolutionnaire. L'idée simple d'un révérend «intégriste» qui veut éliminer les mutants qu'il considère comme des suppôts de Satan est un démarrage particulièrement mémorable. Les premières planches sont d'ailleurs choc, avec une escouade de la mort qui assassine froidement deux jeunes mutants. On est loin des standards de divertissement habituels et le ton est clairement profond et politique. De façon brillante, Claremont dénonce à travers ce petit récit toutes les sombres périodes des États-Unis : la puissance fanatique des religions, la chasse aux sorcières et le Ku-Kux-Klan. L'analogie est parfois presque trop appuyée, avec des discours enflammés sur la philosophie et la condition humaine. Malgré tout, ce comics reste une véritable curiosité, même si l'ensemble est un peu court. Certains passages passent en effet trop vite, notamment le revirement de Magneto qui paraît peu crédible. Le récit est en plus bien dessiné par Brent Anderson, dont le style vivant et nerveux se rapproche de Neal Adams. Dommage que l'encrage et la colorisation soient un peu sombres. Une curiosité donc, avec un message fort qui est encore malheureusement d'actualité.