L'histoire :
Le voyage continue pour Yorick, le docteur Mann et l’agent 355, mais un problème commence à devenir omniprésent au sein du groupe. En effet, l’état de santé d’Esperluette se dégrade rapidement et son maître s’en inquiète. L’agent 355 annonce devoir aller en ville pour le soigner, ou en tout cas trouver les médicaments adéquats. Ne voulant prendre aucun risque pour celui qu’elle protège, elle demande à une ancienne collègue, l’agent 711, de prendre soin du jeune homme, le temps que le docteur et elle-même reviennent. Les retrouvailles sont chaleureuses entre les deux agents à leur arrivée au chalet. Yorick découvre à l’intérieur de la bâtisse nombre de romans qui attirent son attention… puis il s’écroule, sous le coup d’un poison ! Il vient en effet de vider un verre proposé précédemment par l’agent 711… A son réveil, il est suspendu en l’air, solidement attaché. Face à lui, l’agent 711 a revêtu un costume échancré en cuir et laisse apparaître sa poitrine. Elle tient dans sa main un martinet et commence à interroger Yorick sur son passé et sur ce qu’il lui est arrivé jusqu’ici…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avant ce 4e tome, nous en savions peu sur ce qui était arrivé à Yorick durant ses deux premiers mois de survie. Maintenant, vous saurez tout (du moins en grande partie) ! Vous aurez ainsi droit à quelques visions d’horreur, telles que celle où le jeune homme sort de son appartement et descend les escaliers ou bien la vue de cadavres dans la rue. L’épisode est plus axé sur la psychologie du héros, piégé par une jolie tortionnaire (le fantasme de beaucoup d’hommes). Cette dernière va lui permettre d’oublier ce qu’il a été, en repensant aux éléments néfastes de sa vie, et il finira par retrouver le goût et l’envie de vivre. Habilement mené, cette séquence nous confirme les multiples talents du scénariste qui prend certes son temps pour faire avancer la trame principale de l’histoire. Brian Vaughan consolide petit à petit les relations entre ses personnages, les rendant progressivement attachants. Les différentes expériences visuelles viennent compléter un tableau narratif déjà brillant, grâce à une rigueur étonnante. Pia Guerra nous propose un choix de cadrages judicieux permettant une grande lisibilité des scènes d’action ou de torture. Une lecture conseillée, donc, malgré une seconde partie moins « puissante » que la première, qui nous abandonne cependant sur un cliffhanger digne des récits à suspens…