L'histoire :
À Mexico, alors que le jour des morts bat son plein, le jeune Daniel Martinez erre dans les rues en quête de nourriture. Il regarde une devanture de boulangerie, l’air hébété. Un jeune déguisé le regarde avec un air moqueur. Il jette quelques pièces dans les égouts et continue de fixer le pauvre enfant. Daniel n’hésite pas une seconde : il rentre dans les égouts pour récupérer l’argent mais il va découvrir quelque chose qui va bouleverser à tout jamais sa vie. Dans le même temps, à Tokyo, Saga Watanabe prépare son arme. En digne descendant des samouraïs, il ne manquera pas sa cible et il a prévu plusieurs réactions si les choses ne se passaient pas comme prévu. Il n’avait pourtant pas anticipé le terrible spectacle qu’il voit à travers la lunette de visée : toutes ses cibles sont mortes. En Afghanistan, à Kaboul, Fatemah Shah demande l’aide des soldats américains pour libérer des femmes qui ont été violentées par leurs époux. Le chef d’équipe d’intervention hésite : et si c’était un piège ? Mais il ne se doute pas que le véritable ennemi est ailleurs... Pendant ce temps, B. J. Bool écoute les informations dans sa maison du Minnesota : c’est la panique en ville et les morts se multiplient à vitesse grand V. Il se prépare une tartine au beurre et ne semble pas du tout surpris ou paniqué. Il avait prévenu tout le monde : l’infection zombie est là et elle va faire des ravages !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Encore une histoire sur les zombies ? Après le cultissme Walking Dead, on ne compte plus ce type de récits en comics et les non-morts envahissent même l’univers des super-héros. Pourtant, Year Zero n’est pas une histoire de zombies comme les autres. Benjamin Percy réalise l’exploit de renouveler un genre qui sent quand même un peu le cadavre en adoptant un choix narratif fort. On suit ainsi plusieurs personnages totalement différents dans plusieurs parties du monde et cette structure morcelée donne lieu à une myriades de possibilités et une renaissance du genre étonnante. Le choix des personnages est déjà plus que stimulant avec un tueur japonais froid comme un serpent, un adolescent pauvre et débrouillard au Mexique, une espionne voilée en Afghanistan et un Américain paranoïaque... De quoi donner des scènes d’introspection mémorables dans un contexte aussi tendu que l’invasion zombie. Les voix off qui expriment les pensées de ces personnages atypiques sont savoureuses, avec une justesse de ton et une profondeur humaine touchantes. L’horreur atteint un autre niveau avec ce récit fragmenté puisque l’effroi augmente au fur et à mesure : chaque fois que l’on quitte un personnage, la tension grandit et on se demande avec angoisse ce qu’il va se passer. On est vite pris à la gorge, certainement aussi grâce au dessin diaboliquement efficace de Ramon Rosanas. Avec des couleurs vives et inquiétantes, son graphisme vise juste avec des découpages nerveux et spectaculaires. Les zombies ne sont pas morts...
