L'histoire :
Dix ans à peine après la guerre nucléaire qui a dévastée la planète, la ville de Méga-City One est confrontée à une délinquance d'un nouveau genre : des enfants ou des adolescents dotés de pouvoirs psychiques incroyablement destructeurs ! Une mère découvre avec stupéfaction que sa fille est capable de projeter des objets par la simple force de son esprit, alors que dans les rues un jeune punk pousse un homme à se suicider en se jetant dans le vide après l'avoir détroussé. C'est lors d'une arrestation musclée dont Dredd a le secret qu'il va être confronté pour la première fois au phénomène. Alors que le suspect que le Judge traquait prend en otage un homme, le voyou va être démembré par le fils du captif. L'enquête va donc commencer et ce sera le premier véritable contact de Dredd avec la division Psy des Judges pour laquelle le magistrat n'a que peu de respect. Pourtant dans les rues, les actes criminels commis par des jeunes dotés de pouvoirs ne font que croître et pire encore, ils n'hésitent plus à s'unir et à s'en prendre à des Judges. Bientôt c'est la cité toute entière qui est en danger. Accompagné du Judge Riorden de la division psy, Dredd va plonger dans les bas-fonds de la ville afin de déterminer comment ces enfants se sont retrouvés de telles capacités.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Judge Dredd est né au sein de la revue anglaise 2000AD avant de squatter un autre magazine britannique Judge Dredd the Megazine, mais également de sortir aux U.S.A.via IDW. Ce sont ces dernières aventures que publient les éditions Réflexions dont nous parlons ici. Et ce côté « yankee » se sent pleinement ! Si les récits britanniques se caractérisent par un aspect excentrique, provocateur tout en étant teinté d'un vernis politico-social, dans les parutions américaines nous sommes davantage face à des enquêtes policières se déroulant dans un univers de science-fiction très « cyberpunk ». En soit cela n'a rien de désagréable et la lecture est vraiment prenante, même ce n'est pas la même façon d'aborder le personnage. Le scénariste, Matt Smith, est pourtant bien un pur produit de l'école anglaise et a d'ailleurs été éditeur en chef de 2000AD dans les années 2000. On retrouve bien dans cette version du Judge ce qui fait son charme : un justicier fascisant et qui ne recule devant rien. Simplement c'est le côté un peu « barré » de la série qui est atténué ici, certainement pour correspondre davantage aux attentes du public américain. Simon Coleby, lui aussi issu du monde des comics anglais, a une parfaite maîtrise à la fois des personnages mais aussi du décor glauque et futuriste de la mégapole. En plus, l'album permet de s'immerger facilement dans le monde futuriste et impitoyable du plus irascible des Judges. Son trait est assez clair tout en préservant l'aspect sale et punk qui sied à merveille à cet univers. Cette première année nous gratifie d'une aventure prolongeant toujours et encore le plaisir de gueuler « nom de Drokk ».
