L'histoire :
Dimanche 08 août 1965, dans la petite ville d’Americus dans l’état de Géorgie, un groupe d’hommes et de femmes, blancs et noirs, se dirige vers la petite église pour assister à l‘office. John Lewis est en tête du groupe. Bien évidemment, l’église est non mixte et la police est appelée. Arrivée très rapidement, à la stupéfaction générale, le corps policer suit scrupuleusement le protocole d’arrestation. Jusqu’à ce moment, le plan de John Lewis se déroule comme prévu. Cependant, il était loin d’imaginer que devant le palais de justice, le Ku Kux Klan (KKK) allait contre-attaquer avec une gigantesque manifestation. Calvin Craig, grand dragon du Klan de Géorgie, harangue ses troupes. Le message est clair : « Le Klan est le seul salut de l’homme blanc après le Christ ». L’encre du Voting Rights Act interdisant les discriminations raciales dans l’exercice du droit de vote était à peine sèche que l’opposition s’organisait laissant les villes des Etats-Unis au bord de l’explosion...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec les différentes lois permettant la limitation, voire la réduction de la ségrégation, la rage de l’opposition explose. Face à l’humiliation et aux violences policières, la communauté noire monte au créneau, comme dans l’état de Californie, à Los Angeles en 1965, dans le quartier de Watts, où le contrôle de police d’un jeune homme noir dégénère. L’agression de ce dernier n’engendre pas moins de six jours de révolte pour certains et d’émeutes pour d’autres. Ces quelques faits résonnent encore cette année par les événements de Charlotte et de Ferguson. Evidement, il serait cavalier, sans connaître finement la situation contextuelle des deux époques, de comparer ces évènements. En ce qui concerne Get Up america, le député John Lewis raconte son parcours de militant noir pour obtenir les mêmes droits que les blancs. Après l’obtention de plusieurs libertés avec des mouvements pacifiques non violents, la marche en avant se grippe et l’opposition répond de façon agressive et violente par le Ku Klux Klan. En totale contradiction avec les valeurs initiales pacifique, les grands mouvements de la communauté noire poussent vers la sortie les militants non violents comme John Lewis, pour répondre à la violence par la violence. Ainsi né, le mouvement des « Black Panthers Party for self defense » en Alabama démontre ainsi que la communauté noire n’a plus peur. S’il faut mourir, ils mourront pour la cause. En ce qui concerne l’univers graphique, comme pour Wake Up america>/i>, c’est Nate powell qui est en charge du dessin. Avec un trait réaliste et un très joli jeu d’ombrage pour le noir et blanc, il fournit un superbe travail graphique qui permet d’illustrer de façon très juste un récit tout de même conséquent. In fine, cette suite de Wake Up america après 1965 permet de comprendre, et de faire découvrir, la situation politique et raciale aux Etats-Unis après l’entrée en vigueur du Voting Rights Act.