L'histoire :
Nao est d'origine japonaise. Très tôt dans sa vie, elle quitte son pays avec ses parents pour s'installer aux USA. Au début, l'adaptation est difficile. Elle garde avec elle une boîte aux trésors dans laquelle elle a mis des souvenirs, et qui a conservé une odeur particulière. Cette boîte est sa bouée, son réconfort. Et puis, elle s'adapte à ce nouveau mode de vie : elle arrête d'emmener ses bento, elle commence à regarder des animés américains. Elle oublie petit à petit sa langue natale. Pourtant, les souvenirs du Japon continuent de l'habiter. Nao grandit, elle devient une jeune femme et prend une grande décision, sûrement la plus importante de sa vie. Elle part un an à Tokyo pour renouer avec ses origines. Sur place, elle trouve une grande maison en colocation, Himawari House. Deux autres filles y habitent, Hyejung, coréenne, et Tina, Singapourienne. Il y a aussi deux garçons qui vivent sous le même toit. Ensemble, ils vont apprendre à cohabiter, à s'adapter. Chacun parle une langue différente, il faut réussir à communiquer. Les trois filles vont intégrer la même fac et devenir très liées. Leur belle amitié sera parsemée de doutes : ont-elles fait le bon choix en se rendant au Japon ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Harmony Becker a précédemment réalisé les illustrations de Nous étions les ennemis. Elle se lance ici dans son premier roman graphique en solo, au scénario et au dessin. Et elle ne fait pas son projet à moitié, puisque ce titre comporte pas moins de 380 pages ! Une pagination conséquente, donc, dans un style de dessin épuré, en noir et blanc, avec des traits fins. L'autrice alterne entre des planches très détaillées et minutieuses, et des cases où les personnages sont dessinés en mode « manga », très simplifiés, aux expressions accentuées. Dans ce récit, nous suivons une colocation de cinq jeunes installés au Japon, chacun venant d'un autre pays, et ayant ses propres raisons de s'être installé dans la ville de Tokyo. Tour à tour, nous découvrons les personnages de cette fresque, leur passé, leurs craintes, même si l'autrice s'attarde plus particulièrement sur les trois filles de la colocation, sur leur amitié et leurs amours. On notera une originalité particulière dans la mise en page. Tous les dialogues sont dans leur langue originale, sous-titrés en français. Cela favorise l'immersion culturelle et parfois le décalage que les protagonistes ressentent, mais cela alourdit considérablement la lecture. Ce roman graphique nous plonge au cœur de la culture japonaise.