L'histoire :
Et voilà, c’est malin : le commandement du vaisseau Infinity 8 a réactivé le cerveau de Hitler, dont la tête formolisée dans un bocal a été retrouvée en train de flotter dans le cosmos. Aussitôt, le Führer a repris ses vieilles lubies : il s’est infiltré dans un bug informatique pour prendre le contrôle d’une armée de robots. Son but : éradiquer les races extérieures à la voie lactée, et notamment celles dont sont issus les dirigeants du vaisseau, tous originaires d’Andromède. Dans sa folie, il ordonne aux robots de pulvériser la baie vitrée. Tous les passagers se retrouvent aussitôt aspirés dans le vide interstellaire. Stella Moonkicker, agent spécial du vaisseau, a juste le temps d’enfiler un scaphandre sur son crâne, pour ne pas mourir asphyxiée. Elle peine ensuite à se stabiliser et s’accroche finalement à la carlingue du vaisseau. La voilà bien avancée… C’est alors que son bon vieux robot de probation Bobbie se manifeste sur les réseaux sociaux ! Hitler l’a en effet délaissé pour se greffer sur un robot plus puissant et plus meurtrier. Bobbie est donc de nouveau libre ! Il aide Moonkicker à revenir à l’intérieur de l’Infinity 8 par un sas. L’agent sexy cherche aussitôt à prévenir le capitaine que Hitler s’apprête à neutraliser la procédure de reboot, qui permettrait de revenir à la situation d’avant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lewis Trondheim et Olivier Vatine vont donc au bout de leur idée génialement débile qui consiste à opposer les passagers de l’Infinity 8 et la résurrection d’Adolf Hitler, rendu maître d’une armée de robots tueurs, dans l’espace. En pulvérisant d’entrée de jeu la loi de Godwin (vous chercherez sur Wikipedia ce que c’est, bande d’incultes), les deux auteurs annoncent crânement la couleur de la série B intergalactique qui définit cette série-concept. La narration est aussi légère qu’un stage en apesanteur, le dessin aussi maîtrisé, coloré et fluide qu’un champ stellaire magnétique… Les conséquences de chaque décision peuvent déraper aussi loin que possible étant donné que le principe narratif permet de « rebooter » huit fois la même séquence jusqu’à son point initial. Il y a donc effectivement de quoi se lâcher et se faire plaisir dans le registre du n’importe nawak. Quelques dialogues hallucinants finissent d’emballer le bébé (« Je ne peux pas tuer Hitler, c’est Shabbat aujourd’hui ! ») et c’est pesé. La prépublication en 6 fascicules comics des deux premiers albums BD d’Infinity 8 est donc désormais achevée ; la suite se fera aux côtés d’Olivier Balez et de Fabien Vehlmann, en mars 2017 (et au-delà…).