L'histoire :
Le vaisseau Infinity 8 fait un voyage cosmique vers la galaxie d’Andromède, lorsqu’il traverse une gigantesque nuée d’artefacts mortels. Le capitaine ouvre alors une trame temporelle divergente de 8 heures, afin de permettre à un de ses agents, la sexy Yoko Kersen, d’étudier cet étrange phénomène. Mais une fois à l’extérieur, Yoko est assaillie par des kornaliens, une race extraterrestre nécrophage. Après avoir bouffé un bouddha momifié, l’un d’eux, repu, appelé Sagoss, tombe éperdument amoureux de Yoko et lui colle aux basques. Yoko s’en débarrasse en dégommant ses propulseurs. Super triste, Sagoss hurle son désespoir dans le vide du cosmos. Un peu plus loin, toujours au milieu des débris flottant, Yoko rencontre un autre kornalien habité d'intentions inverses. Le nommé Tokh Mokh abuse de sa confiance pour lui piquer son pistolaser et son mégaboard. Puis alors que Yoko est à sa merci, il se met à jouer avec elle comme un chat avec sa proie. Heureusement pour elle, Sagoss est toujours dans les environs, toujours amoureux et il a repéré le petit jeu cruel de son compatriote…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et voilà, le grand projet Infinity 8 que l’éditeur Rue de Sèvres fait mousser depuis des mois, est enfin lancé, animé par un florilège d’auteurs réputés. Par exemple, les 3 premiers fascicules de la prépublication comics (qui comportera 6 fascicules en tout) alignent au casting : Lewis Trondheim, Zep et Dominique Bertail. L’axe narratif défini est celui du « space opéra pulp et pop ». Soit, amen, pourquoi pas… Cela dit, à vouloir se cantonner au registre pulp et pop, les deux premiers fascicules se montrent surtout pour le moment terriblement légers sur le fond. Ce second fascicule, notamment, met en scène une seule séquence de 30 planches qui ne fait pas beaucoup avancer le schmilblick. Tout du long, un nécrophage malveillant traque l’agent Yoko à travers des débris cosmiques. Et ça fait bim, et ça fait splotch, et ça papote de manière superfétatoire… mais toujours rien sur le contexte ethnique ou politique, la finalité du voyage ou les desseins des persos. On aimerait pourtant maintenant pouvoir s’accrocher à de la matière narrative solide. En parlant de matière, le déluge d’hémoglobine, de viscères et d’asticots des dernières planches ravira comme jamais les amateurs de gore. Ce passage permet à Bertail de s’éclater au dessin, notamment avec des double-pages d‘anthologie. Rarement le cosmos aura été aussi organique ! Splotch, ploutch, splatch…