L'histoire :
En 1848, à Manhattan, un certain Hester confie à Dodge deux bébés jumeaux, Alexandre et Cléopâtre, les enfants de son ex-compagne défunte. Ses dernières volontés réclamaient que ce soit lui qui s’en charge… et en homme de bien, Dodge accepte cette charge. Deux objets accompagnent les poupons comme héritage : un couteau et une montre à gousset. 12 ans plus tard, les jumeaux appartiennent au « gang du crochet », une bande de voleurs chapeautés par une fripouille prénommée Luther. Hélas, en dévalisant un bourgeois de ses lingots, Alexandre se fait coincer de nuit dans la chambre du vieil homme. Alexandre et Cléopâtre négocient alors leur liberté auprès de la police contre l’adresse de la planque du gang. Désormais, ils savent que le revanchard Luther n’aura de cesse de se venger. Ils décident donc de fuir vers la Nouvelle-Orléans, car Alexandre a eu une idée géniale : se faire passer pour les frères Kimball, deux rouquins comme eux recherchés là-bas par leurs parents contre la somme de 200 dollars (une fortune à l’époque !). Dans cette optique, Cléopâtre accepte de couper ses cheveux longs et se faire passer pour un garçon. Or à peine débarquent-ils à la Nouvelle-Orléans, qu’ils croisent sur le port deux autres jumeaux roux qui ont eu la même idée d’escroquerie, Edwin et Silas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Managée pour un lectorat jeunesse par un duo d’auteures américaines (Hope Larson au scénario et Rebecca Mock au dessin), Pile ou Face se présente comme une folle aventure dans la grande tradition du genre. Fuyant des conditions de vie misérables et sous la coupe d’une vengeance criminelle – une situation de départ proche des univers de Dickens – des jumeaux (un frère et une sœur) prennent la mer à destinations d’autres cieux, mais séparément : ils se retrouvent chacun en compagnie d’un membre d’un autre couple de jumeaux… Original, isn’t it ? Rythmée par de multiples évènements (cavale, tempêtes, pirates, combats de sabres, jungle dangeureuse…), l’épopée maritime se double d’une potentielle quête d’un fastueux héritage, à partir de deux objets d’importance : un canif et une montre. S’il n’est pas original, le dessin régulier et vivant de Mock est parfaitement dans le ton, adapté au lectorat-cible. Ainsi, bien que ce tome 1 pèse quelques 224 pages (découpées en 9 chapitres), la lecture quasi feuilletonnesque se révèlera parfaitement immersive et passionnante auprès des 10-15 ans. Et elle n’est pas terminée ! Un tome 2 est annoncé, qui étendra la chasse au trésor avec les jumeaux réunis, cette fois.