L'histoire :
Avant le grand saut au lycée, une grande fête est organisée pour tous les ados de cet âge. Mélinda a 15 ans, elle se retrouve avec les copains un soir d'été. Elle boit un peu et se laisse approcher par Andy le beau gosse du lycée… Mais voilà, « ça », elle ne le voulait pas et pour cause elle a dit « non ». Elle a refusé, s'est débattue, mais en vain. Elle appelle la police. Mais une fois en ligne, au bout du fil, elle reste muette. Ses camarades, et notamment sa meilleure amie, vont croire qu'elle a juste voulu gâcher la fête. La rentrée arrive et au lycée elle est devenu le paria. Ses anciens amis l'insultent et la méprisent. Incapable d'exprimer ce qu'elle ressent, elle se mûre dans le silence. C'est la chute. Ses parents ne comprennent pas son attitude et ses résultats scolaires s'en ressentent. Seul le cours de dessin l’intéresse, elle dessine ses « bobos », ses monstres, ses angoisses et sa rage. Mélinda ne parle plus, elle est incomprise et perd confiance en elle. Ses journées au lycée sont devenues une torture. Un jour, pourtant, elle parvient à parler... mais bien entendu, c'est une menteuse jalouse !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Emily Carroll au crayon nous livre une adaptation dessinée, touchante et bouleversante du best-seller de Laurie Halse Anderson. Comment exprimer et décrire l'indicible, l'inoubliable, l'inexplicable… Cette lecture dépeint non pas les troubles de la « crise d'ado », comme on pourrait le croire au début du livre, mais les violences psychologiques infligées et ressenties après une agression... et également le traumatisme de vivre quotidiennement sous le regard du bourreau que l'on croise tous les jours, dans l'ignorance et l’insouciance générale. Ce graphic novel intimiste traite d'un sujet tabou et dramatique avec une grande finesse. Grâce au dessin et à la narration, le lecteur se concentre sur la dépression et vit les émotions. Au gré de ce graphisme monochrome, le noir domine à mesure que les émotions se retranscrivent sur le papier. Le personnage central écrit comme elle vit les choses, avec ses mots et ses gribouillages d'ado. Le lecteur devient au fil des pages un confident, il comprend, il sait, et pour autant, le mot n'est que peu explicitement prononcé. Un journal intime comme une thérapie quand, pour survivre, il faut mettre des mots sur les maux !