L'histoire :
Il fait bon vivre dans la petite ville de Calico. Si bon vivre que les gamins ne se privent d’aucune facétie. Et cette fois, devant la boutique de Simon – qui s’en amuse immédiatement – ils entament une parade, costumés de boîtes de cartons et menés par la drôle de chanson que leur a apprise Jaden. Ce dernier est le plus mystérieux d’entre tous, le plus difficile à faire parler. Mais c’est surtout un joyeux compagnon, capable de faire de drôles de numéros. Néanmoins, lorsque ses amis le quittent pour rejoindre leurs familles, il s’inquiète de l’arrivée de nouveaux locataires dans le local mitoyen de celui que Simon occupe pour fabriquer ses pâtisseries. Les bonhommes ont en effet tout l’air d’oiseaux peu commodes et bourrés de mauvaises intentions. A la nuit tombée, les premières impressions sont confirmées lorsqu’il rejoint trois de ses copains sur le toit d’un immeuble : des lapin-ours qui ont pris l’habitude de se cacher le jour pour ne pas effrayer la population. Bientôt, deux d’entre eux sont blessés par le tir d’un des bonhommes en costume, dont Jaden se méfiait. Et pour ne rien arranger, Jaden n’a pas le temps de les cacher. Si bien qu’un des habitants découvre l’une des deux créatures qui est immédiatement conduite au Lycée, en attendant qu’un spécialiste ne vienne l’examiner...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Griffé par une patte qui conjugue habilement graphisme manga et BD classique, le dessin ne manque ni de style, ni de mouvement. Il se révèle en tout cas particulièrement efficace pour donner du rythme à ce long récit de plus de 300 pages et pour jouer une large gamme d’émotions. Car c’est bien ce à quoi il faut vous attendre en vous embarquant pour Calico aux côtés de Fi, Jaden, les lapins ours et les angoissants hommes d’affaires d’Alpha-Béta : du mystère à louche épaisse ; de la violence avec coups de poings et balles de pistolet ; de l’humour ; de la sensibilité et du fantastique option poésie. Au récit cartésien, calé avec intrigue lisibilissime, Diana Thung préfère la déclinaison d’une fable à univers multiforme, dans laquelle petits et grands seraient capable de trouver quelque chose à grignoter. C’est pourquoi il sera bien difficile de choisir entre frustration et engouement. Car si l’attache aux personnages et à leur univers est quasi immédiate, bien trop de questions restent en suspens pour comprendre totalement le mouvement complet du récit. Au final, on se consolera d’une belle dose d’aventure, de merveilleux, d’effroi, de rencontres extraordinaires et d’une conclusion qui permettra à une petite fille et son papa (dont la logique scientifique aura enfin pris du plomb dans l’aile) de se retrouver, ou plutôt, de se découvrir enfin.