L'histoire :
Shadow city est une ville où il ne se passe pas grand-chose la nuit. Certes, les flics sont incompétents et pas très malins. Certes les gosses de riches s’ennuient tellement qu’ils zonent dans les parcs en mettant la musique trop forte. Mais ce que Young Shadow déteste par-dessus tout, ce sont les gens qui maltraitent leurs chiens. Sautant sur cette occasion, le jeune justicier à l’allure de gamin va mettre une raclée à ce gang de fils à papa, pris en flagrant délit de négligence canine. Durant ses pérégrinations nocturnes, notre héros va déjouer un complot impliquant la police, le chef du gang de la boue, un mystérieux scientifique disparu. Cela ne l'empêchera pas de chercher un refuge pour les chiens errants et pour assurer les livraisons de dons alimentaires pour les plus démunis. Ça en fait du boulot pour un gamin ! Heureusement il sera aidé par un autre super héros : Super Spirale qui l'aidera à mener à bien toutes ses missions.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès les premières cases, Young Shadow nous laisse penser que nous sommes dans un comics de vigilante classique, sorte de sous-Batman. Pourtant, très vite, Ben Sears, auteur de Volcano Trash, prend le contrepied des attentes du lecteur. La ville est calme. Pas de crimes, pas d'agressions. Apparait alors le héros : Young Shadow, adolescent aux cheveux en batailles qui mange des noodles et qui s'ennuie ferme en attendant un crime. On se demande même si ce jeune garçon n'est pas une sorte de Kick-ass, sans pouvoirs ni capacités. Mais lorsqu'il croise une bande de jeunes loubards qui veut en découdre, Young Shadow se révèle expert en arts martiaux et en maniement de matraques. C'est là où Young Shadow ne cesse de nous surprendre au fil de la lecture. Ben Sears joue constamment avec les attentes du lecteur biberonné aux comics pour alterner entre intrigue classique de lutte contre la pègre et moments très quotidiens. Comme trouver un refuge pour Rocky, le chien abandonné, ou convaincre le syndic de son immeuble de remplacer le gazon par un jardin sauvage, le tout avec un premier degré qui nous décroche un rire inattendu. Toute l'intrigue n'est qu'un vaste prétexte pour Sears qui nous plonge dans son univers atypique, drôle et son dessin superbe, fait de contrastes jaunes et noirs. Ce n'est pas une parodie, mais plus un détournement de superhéros, car les scènes d'actions sont superbement découpées et le dessin est constamment scotchant de beauté. Une vraie réussite pour ce Young Shadow qu'on aimerait revoir très vite.