L'histoire :
En 1894, à Londres, Lady Bertram est en train de se faire coiffer par Mariah, sa servante, lorsqu'elle écrase un insecte sur le haut de sa poitrine. Madame n'est pas heureuse en mariage, son mari passe son temps à courir les bordels et les femmes de peu de vertus. Nettoyant l'insecte sur le corps de sa maîtresse, Mariah se rapproche doucement d'elle. Elles finissent par s'embrasser avant de se coucher et de faire l'amour. Lors de leurs ébats, un drôle de phénomène se produit, la servante recrachant dans la bouche de la Lady une sorte d'œuf. Leur plaisir consumé, elles parlent de former une belle et heureuse famille. Cela se produit lorsque Lord Bertram revient. Il fait l'amour à son épouse lorsque cette dernière lui crache à son tour le fameux œuf. Quelques jours plus tard, les entrailles de l'homme explosent, laissant apparaître un petit garçon. Si Mariah se débarrasse du corps, Lady Bertram va devoir faire preuve de ruse afin que leur relation ne soit pas découverte par la famille de son défunt époux. D'autant plus qu'elle et son amante voient leur corps évoluer bizarrement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Snorgleux Comics poursuit la publication de séries issues du catalogue de l'éditeur américain After Shock. Insexts est un titre écrit par Marguerite Bennett et illustré par Ariela Kristantina. La première est connue pour ses récits chez Marvel mais également pour son Animosity sorti chez le même éditeur. Son histoire se déroule à la fin du XIXe siècle dans une Angleterre encore toute victorienne. Nous suivons les destins de deux femmes, amoureuse l'une de l'autre et qui vont progressivement se transformer en insectes. Alors que l'on pensait plonger dans un récit évoquant la littérature de l'époque et les grands auteurs qui y ont émergés, c'est plutôt du côté de David Cronenberg que l'on se dirige. Si ce mélange des genres ne plaira pas d'emblée à tout le monde, Marguerite Bennett a le mérite de tenter quelque chose d'assez rare en comics. Malheureusement, sa formule souffre d'une narration assez banale, alternant les scènes de dialogues à des séquences de sexe ou de violences assez gore. Son récit manque parfois de liant et il est vraiment dommage de voir que la seconde partie de ce premier opus (sur deux prévus) ait du mal à prendre le relais. Certes, les idées sont là mais ne sont ni étonnantes ni passionnantes. Pas mauvais mais guère excitant. Ariela Kristantina ne parvient malheureusement pas à cacher les faiblesses du scénario. Si son trait est parfois convaincant, à certains moments on se demande si quelqu'un a pris le relais tant l'ensemble est irrégulier. Ce terme est bien celui qui définit le mieux Insexts, entre tentative de sortir des sentiers maintes fois battus et exécution bancale. Une mise en bouche sans véritable saveur donc...