L'histoire :
Le Roi Arthur avait beau avoir reçu une épée comme don, elle finit comme d'autres douzaines de lames, appartenant à autant de seigneurs tombés, au fond de l'eau. Le présent de la Dame du Lac n'avait pas suffi à sauver Camelot. Puis vint Perceval, le Gallois et dernier Chevalier de la Table ronde. Menant une quête absurde, son absence lui sembla durer des années, pour qu'il revienne finalement dans une contrée où tout n'était plus que cendres et ruines. Car de tous les Chevaliers du Roi, lui seul était revenu avec l'objet... Désormais en face de la Table ronde détruite, un seul siège tenait debout. Celui que Merlin lui même avait réservé à qui ramènerait le Saint Graal. Un siège périlleux sur lequel le survivant s'assit, plein de peine et d'amertume. Un siège destiné à celui qui viendrait guérir Albion. Or quiconque s'y asseyait sans en avoir le droit se trouverait condamné par le sortilège de Merlin. Ses mots étaient un poison, ils portaient le meurtre et la trahison. Perceval le comprit, mais trop tard. La foi, l'espoir, le salut de l'Angleterre et de son Roi, tout cela n'avait été que mensonges...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cullen Bunn signe avec ce one shot une réécriture très particulière du mythe Arthurien, en faisant de Merlin un être totalement démoniaque ! Dès les premières pages, on s'engouffre dans la magie noire de ce sorcier de scénariste, bien aidé par Mirko Colak, qui est tout sauf un apprenti graphiste ! Mais le fait que le mage ait été tué par un démon qui utilise son corps n'est que le pitch qui cache une vraie qualité d'écriture. Car ici, tout est centré sur une dramaturgie qui va crescendo et qui colle parfaitement bien à ce qu'on connaît de la légende. Le découpage des numéros et le titre des chapitres reprend ainsi les grands cycles de la quête du Graal. Ce qu'on veut dire par là, c'est que ce comic book ne fait pas dans le folklore dévoyé. Ce qui aurait pu être un nanard de seconde zone s'avère, chapitre après chapitre, une histoire fascinante et émouvante, qui plus est particulièrement rythmée. L'Amour, la mort, le désir et la trahison, la soif de pouvoir et les destructions qu'elle entraîne, le destin voulu par les dieux et contrarié par les hommes (à moins que ce ne soit l'inverse), tout est là, entre vos mains, dans ce bouquin. Alors quand de surcroît Mirko Colak délivre un travail fabuleux, alliant la beauté des décors et portraits à la puissance d'épiques batailles, on se dit qu'on tient là un excellent divertissement, doublé d'un bel hommage.
