L'histoire :
Sur la route menant à Joshua's river, une voiture roule à pleine vitesse en direction de l'église. A l'intérieur, le père Elia Lloyd transcende ses ouailles jusqu'à ce qu'une femme, portant un jeune garçon dans ses bras, fasse éruption dans l'édifice religieux. Le père est connu pour ses miracles et l'enfant est terriblement malade depuis qu'il a été mordu par une bête. Or, les médecins n'ont pas trouvé de remède. Elia Lloyd se penche auprès de l'enfant qui livre son dernier souffle. Le père somme alors Dieu de le ramener à la vie mais les effets ne sont pas ceux attendus. Le garçon s'agite bel et bien mais se jette sur sa mère et la mord à la jugulaire, telle une bête affamée. La panique saisit l'assistance. Le père parvient à sortir mais enferme dans l'église tout le monde avant que ce qui a tout l'air d'être un loup garou ne sorte. Le problème est que cet incident est loin d'être isolé et se multiplie aux Etats-Unis. L'Humanité s'est trouvé un prédateur redoutable, à l'appétit insatiable...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le registre du fantastique et de l'horreur, il y a bien évidemment les vampires, les zombies et les loups garous. Si les deux premières espèces bénéficient largement de récits à leur gloire dans le 9ème art, cela est moins le cas pour les lycanthropes. On notera le Wolfman de Robert Kirkman, dans une version super héros, et Ferals de David Lapham, dans une version ultra gore. Jean-Luc Istin est un artiste complet qui, ces dernières années, s'est plutôt penché sur l'écriture de nombreuses séries heroic fantasy (Elfes dernièrement) mais qui est un immense fan de comics. Il a participé notamment au lancement de la version papier de Hero Corp et avait l'envie depuis de longues années de se lancer dans une histoire façon bande dessinée américaine. C'est désormais chose faite avec World War Wolves, un titre au format comics et avec des loups garous. Dès les premières pages, on sent clairement l'influence de plusieurs séries phares comme Walking Dead pour le visuel en noir et blanc relevé de nuances de gris, L'attaque des Titans pour le côté reclus dans les villes mais aussi 28 Mois plus tard pour le rebondissement final et la panique globale engendrée. Certes, les inspirations sont là mais Jean-Luc Istin dépasse cela pour façonner un récit efficace et extrêmement riche en contenu. On y suit le parcours d'une famille avec un romancier qui n'a aucune aptitude à la survie, sa femme enceinte et leurs deux adolescents. Pourtant, le scénariste ne s'arrête pas à ça et enrichit le background de son histoire en y incorporant divers documents comme des articles de presse, des lettres de témoignage ou des extraits de journaux intimes. Ces nombreux ajouts, un peu à la façon d'un jeu vidéo comme Resident Evil, participent aussi à la réussite de ce projet. Les dessins de Kyko Duarte sont quant à eux très bons, même si on notera un manque de détail dans certaines cases lors de scènes d'action. Rien de préjudiciable tant l'ensemble est vraiment bon. Fan d'horreur, de fantastique ou de loups garous, ou même encore si vous aimez la série Zombies d'Olivier Péru et Sophian Cholet qui est assez proche dans l'esprit, World War Wolves est fait pour vous !