L'histoire :
100 pour sang Bientôt la quille. Quelques heures en fait. Dizzy commence à ranger ses affaires. Elle va enfin sortir de tôle mais la vie n’en sera pas forcément meilleure. En effet, elle a perdu ceux qu’elle aime depuis quelque temps, son mari et son enfant. La larme qu’elle a en tatouage sur le visage reflète bien son état d’esprit. Le regard morne, elle contemple l’extérieur alors que le train l’emmène. A un des arrêts, un vieillard monte et s’installe à côté d’elle alors qu’il y avait de la place partout. Il a une mallette et il semble vouloir quelque chose de précis.
Le messager Le Régent… un trou minable où les pires soiffards se disputent pour un pot de travers. Lee fait ce qu’il fait toujours dans ces cas là : balayer et nettoyer la merde. Le boulot, c’est l’ennui surtout dans un endroit pareil ! Alors quand ce vieil homme avec sa mallette s’installe au comptoir, il attire l’œil. Il commence a discuter avec Lee et décidément, il n’est pas banal. Il recherche une femme dont il montre la photo mais il n’est pas de la police. En réalité, c’est bien Lee qu’il recherche et il lui propose un deal des plus insolites…
Petites arnaques, grosse semaine Chucky les arnaque tous. Il a de la veine mais il force peut-être un peu trop sur la chance. Même la belle Shantay qui le suit depuis toujours le lui dit. Alors quand le caïd Maxwell a vendu ses dettes à son ami Pony, il flaire le sale coup. Quand il va le voir, un vieil homme est assis à une table, une mallette à ses côtés. Il demande à le voir mais Chucky a autre chose à foutre de bien plus important. Du moins, c’est ce qu’il croit…
Le marchand de glaces Les enfants attendent leur tour devant leur marchand de glaces préférés. Cole à la cote et même les jeunes filles comme Brenda fantasme sur lui. Il faut dire qu’il est beau, l’ancien tolard. Il continue sa route et un client pas comme les autres lui fait signe d’arrêter. Ce vieillard élégant au smoking serré lui commande un cornet noisette puis il part. Cole l’appelle car il a oublié quelque chose qui lui appartient. Une mallette…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne compte plus les rééditions de la série culte de Brian Azzarello et Eduardo Risso, 100 Bullets. Voici peut-être l’édition ultime de ce polar initié en 1999. Et pour cause : Urban a fait fort avec ce volume mastodonte en grand format et qui contient les quatre premiers titres, se terminant par Dos rond pour le daron. Cette série a marqué les débuts du scénariste prolifique Azzarello et et son amitié avec le dessinateur Risso avec qui il signera plusieurs autres titres. Vous connaissez sûrement le concept de cette série : l’agent Graves arrive avec son air de croque-mort à chaque début de tome et propose à un nouveau personnage un contrant bien spécial. 100 balles non tracées et inidentifiables et une vengeance qui ne sera pas punie par la loi. Ce concept si spécial donne ensuite des intrigues d’un polar poisseux et ultra noir. On croirait presque que 100 bullets est l’héritier de Sin City tant l’ancrasse et la cruauté dégoulinent de chaque page. A ceci près qu’Azzarello décrit la rue d’aujourd’hui, sans fard ni surnaturel, avec son lot de camés, de flic véreux, de filles abusées, de vieux pervers et de mecs déglingués. Le ton est tellement impitoyable qu’on a parfois du mal à digérer ce shoot au vitriol. D’autant que le graphisme noir de Risso ne vous laisse pas respirer une seule seconde. A noter que dans ces saynètes d’une cruauté sans nom, les auteurs amènent une intrigue plus dense autour de Graves et de son identité trouble. Maintenant que vous avez ce bouquin, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Faites juste le bon choix…