L'histoire :
Jack est poursuivi par son passé de boxeur underground suicidaire. L'agent Graves, pour qui il n'est qu'une "fiotte", tente de lui confier la précieuse mallette contenant une arme, ainsi que 100 balles non identifiables. L'offre, c'est tout simplement de changer de vie et de solder ses comptes. Mais l'entretien se passe mal entre les deux hommes. Plutôt que d’affronter son passé, Jack choisit de se battre dans des combats clandestins. Il refuse donc en bloc la proposition et restitue à Graves sa mallette et son argent. A son tour, Graves refuse de reprendre son attaché-case. Jack, pris de folie, se saisit du gun, menace employés et clients et finit par pointer son arme sur le front du videur. L'homme ou la valise ? Mais Graves n'intervient pas et Jack, après avoir visé le mur, quitte les lieux fou de rage. De leur côté, Loop, Lono et Victor vont cibler leur prochaine victime, des membres du Trust...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà le tome 10 de la nouvelle édition d'Urban Comics et le moins que l'on puisse dire, c'est que le rythme ne faiblit pas, bien au contraire. Le scénariste Brian Azzarello continue patiemment de tisser sa toile machiavélique. D'un côté, les Minutemen reconstitués par le froid et calculateur (mais "amoureux" !) agent Graves, de l'autre l'organisation du Trust gérée par les 13 familles qui le composent. Une organisation un rien précaire face aux assauts calculés d'une milice d'hommes surentraînés, à la fois juge, jury et bourreau. Une fois encore, les personnages ont des gueules, du charisme et une profondeur psychologique rare dans le registre du polar hardboiled. Jack, à l 'image de beaucoup d'autres, semble condamné à mourir ou obligé d'obéir à Graves. Les situations spectaculaires succèdent aux complots et autres scènes d'alcôve, tandis que les dialogues ne cessent de claquer. Oui, chacun devra solder ses comptes, au prix de la vie des autres, ennemis encombrants sur le chemin de la paix... Seul bémol, la traduction parfois ampoulée et laborieuse, notamment celle de la voix off, ici ralentie. Côté dessin, Risso multiplie encrages et ombrages de toute beauté, renforcés par des cadrages vertigineux ou posés. Une bête de série en somme, violente, stylée et addictive. Si ce n'est pas encore fait, jetez-vous dessus...