L'histoire :
Pour Rémi, le contrat qu'il devait remplir a viré au cauchemar. Il faut croire qu'il a raté sa cible, parce qu'il se réveille sous assistance médicale. Il lui faut quelques instants pour réaliser qu'il a été amputé des deux mains. Pas top pour qui que ce soit et peut-être encore moins pour un tueur à gages. Victor Ray, son pote de gâchette, essaye bien de le réconforter. Les deux hommes filent en douce sur le toit de l'hôpital, pour griller une clope. Une cigarette qui ressemble bien pour Rémi à celle du condamné, même si Victor ne le voit pas venir... Par ailleurs, Lono, un des tueurs du Trust, est fou de rage. Ses plans ne se sont pas passés comme prévu et il ne peut plus se fier à quiconque. Tout est allé trop loin et personne ne lâchera l'affaire. Augustus, l'Agent Graves, Dizzy, Loop, ou même Cole et Jack la Défonce, qu'ils crèvent tous !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A série culte, fin énorme. Car ce n'est pas seulement Le grand finale que Brian Azzarello et Eduardo Risso nous réservent, mais bel et bien une apothéose. 100 épisodes, qui sont passés par quatre maisons d'édition françaises (Soleil, Semic, Panini et Urban Comics). A quelques mois près, cela représente dix ans de parution ! Et il y a fort à parier que dans dix ans, on reparlera encore de 100 Bullets comme une des références absolues du polar hard boiled. La bande de l'Agent Graves et son opposition au Trust sont devenus mythiques. Car le travail des auteurs est titanesque et ils peuvent se targuer de ne jamais avoir faibli. L'histoire de Graves, l'homme qui livre une mallette avec 100 bastos et la garantie que personne ne remontera jusqu'au flingue, a débouché sur une guerre entre les plus grandes familles mafieuses et les porte-flingues chargés initialement de les protéger. Cette fin met logiquement en scène la mortelle convergence des trajectoires des personnages principaux. Tout est d'une logique implacable : ce qui devait arriver arriva ! C'est précisément ce qui a de remarquable dans la construction du récit : l'auteur va jusqu'au bout de la logique des protagonistes. Et il nous emmène avec eux jusqu'au bout, souvent jusqu'à leur dernier souffle... Si on ne lèvera pas le voile (pourtant mortuaire) sur le sort des uns et des autres, on se réservera le soin de vous dire que cette conclusion a tout d'une tragédie, l'écriture en premier lieu. C'est aussi pour cela que 100 Bullets est un chef d’œuvre, parce qu'il respecte et reprend tous les codes du polar. Un histoire d'hommes, la plupart des tueurs sans états d'âmes, mais la série confère aussi une place particulièrement trouble aux femmes. Bref, les meilleures choses ont une fin, et celle-ci fait aussi partie des meilleures !