L'histoire :
On a beau croire qu'on est une star du rap, perdre ses nerfs en même temps qu'une petite fortune au Black Jack ne justifie pas qu'on puisse casser les doigts du croupier. Surtout lorsque le casino appartient à un «gros», comme Sigmar Rhone, un proche du Trust. L'homme d'affaire se serait bien passé de ce grabuge mais que voulez-vous, il faut tout gérer dans le business... Une bonne leçon de morale auprès de la petite racaille du hip-hop et les affaires reprennent. Rhone a rendez-vous avec un membre du Trust et il est tendu. Le rencard a lieu dans un pavillon à l'écart de tout. La sécurité est maximale. Il y rejoint une jeune femme charmante, Kate, avec qui il parlemente de façon très courtoise. Rien qui ne peut le préparer au carnage qui va avoir lieu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
100 Bullets compte autant d'épisodes que de cartouches, tous les lecteurs de la série le savent. C'est donc avec ces chapitres 84 à 88 que s'amorce le dernier tournant de la série. Nul besoin d'être devin, il suffit de lire le titre de cet opus, Le grand nettoyage, pour savoir à quoi s'en tenir. L'immense toile tissée par Brian Azzarello va donc s'achever par la capture mortelle de nombreuses victimes. Avec une bonne dizaine de personnages principaux, au sort relativement peu enviable, le scénariste écrit un polar impressionnant de précision et de fluidité. Certes, c'est une histoire fleuve, mais elle ne perd jamais en tension. Et l'on devine à l'aune de ce volume que la fin s'annonce en apothéose. Les grosses magouilles, les alliances et les trahisons, l'argent, le sexe et le pouvoir sont les moteurs des personnages, tous dotés d'une personnalité et d'une psychologie fouillées. Et on n'est pas encore au bout de nos surprises. Voilà, on entre dans la dernière ligne droite et on continue à être époustouflés par l'histoire. Un mot tout de même pour rappeler ô combien le dessin d'Edouardo Risso colle à merveille : gueules cassées ou jolies pépètes, cadrages de feu sous le déluge des balles, décors urbains et nocturnes, c'est juste un régal. Sanglant, pur et dur. Une tuerie, c'est bien le cas de le dire !