L'histoire :
Gordon est appelé en urgence dans le bar sordide du Quartier Italien. De nombreux journalistes sont assemblés devant la vitrine et la police a du mal à les contenir. Le commissaire commence à observer la scène de crime. Les policiers lui montrent le corps, caché par la nappe qui a dû tomber sur lui. Quand il soulève le tissu, une mauvaise surprise l’attend : c’est un corps sans tête. Cela fait bien rire ses hommes mais pas Gordon qui demande sèchement où se trouve le reste. On lui montre la tête : il s’agit du conseiller Vincent Hodges. Décidément, il ne fait pas bon être fonctionnaire municipal à Gotham en ce moment. Le commissaire demande si quelqu’un a vu la scène. Une belle danseuse se rapproche et demande la parole. Des policiers la méprisent mais elle a du répondant et rappelle qu’ils sont beaucoup plus sympathiques quand ils réclament une passe gratuite ! Elle raconte qu’elle a vu deux balaises l’agresser jusqu’à le tuer. Gordon quitte les lieux, poursuivi par les journalistes. Un homme bien habillé l’attend dans une magnifique voiture de sport. Bruce Wayne, le milliardaire de la ville !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici une version de Batman plutôt original puisque nous voici plongé dans les années 1930. Ce n’est pas la première fois que le Chevalier Noir a des versions rétro cependant et son look vintage, sa cape en forme de chauve-souris et ses oreilles pointues rappellent plusieurs séries précédentes (la fin du volume revient d’ailleurs sur ces incursions dans le passé). On se retrouve donc dans un polar sous fond de prohibition, de sulfateuses et de gangsters avec des têtes patibulaires. La fusion entre cette époque (on évoque même la montée du nazisme) et celle du Batverse sonne presque comme une évidence. Il faut dire que Dan Jurgens nous maintient en haleine avec une intrigue sombre et tortueuse et une enquête passionnante. Le graphisme si particulier de Mike Perkins renforce cette impression de cloaque et d’un Gotham qui renferme la lie de l’humanité. Les couleurs saturées et les visages déformés rappellent d’ailleurs étonnamment le style de Laurent Lefeuvre. Aucune fausse note donc pour cette nouvelle peau de Batman, d’autant que certains personnages iconiques sont réécrits de façon magistrale, comme le commissaire Gordon ou l’étonnant Bruce Wayne et son style élégant à la Errol Flynn. Et si c’était le début d’une longue carrière pour ce Bat-Man ?