L'histoire :
Batman et Catwoman se sont enfin dit oui après moult aventures et nous les retrouvons toujours aussi amoureux au crépuscule de leur vie. Seulement voilà, Bruce apprend qu’il est atteint d’un cancer en phase terminale. Lui qui a pris sa retraite forcée a laissé la main à leur fille Helena, devenue la nouvelle incarnation de la justice masquée alors que Dick Grayson est le nouveau commissaire de Gotham. Une fois veuve, Selina va rendre visite à ses anciens acolytes du crime et en particulier à un certain Joker, retraité en short, anéanti par l’annonce du décès de son alter ego justicier. Selina replonge également dans ses souvenirs entre la première rencontre avec Batman et aussi les relations troubles qu’elle a entretenues avec le Joker au moment où Andréa Beaumont, alias Phantasm, est revenue d’entre les morts pour tuer le psychopathe rieur. L’occasion de montrer que le parcours de Catwoman est plus ambigu qu’il n’y parait et que le couple qu’elle a formé avec Batman restera l’une des plus belles histoires d’amour des comics.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans son run Batman Rebirth, Tom King avait enfin réalisé le rêve des fans de Batman en le faisant épouser son éternel rival féminin Catwoman, alias Selina Kyle. Dans cette conclusion, King imagine alors la fin de Batman et surtout, donne la part belle à cette héroïne qui peut enfin prendre son envol scénaristique et conclure sa propre histoire. Car même si l’ombre de Bruce Wayne plane sur tout le récit, c’est bien Catwoman qui est au centre de cette histoire complexe, mélangeant 3 époques distinctes. On en apprend plus sur la rencontre tumultueuse entre la chauve-souris et la chatte voleuse. Ainsi que celle plus qu’ambiguë entre Catwoman et Joker et le déchirement moral qui fait de celle-ci un personnage ambivalent, ne cessant de jongler entre son côté dangereux et son coté mignon, tout comme nos amis félins. C’est aussi l’occasion de revoir le génial personnage de Phantasm (créée pour le film Batman contre le Fantôme Masqué par Alan Burnett et Paul Dini en 1993) et sa terrifiante apparence de faucheuse voulant exercer sa vengeance envers le Joker. Enfin King imagine Kyle et tous les ennemis de Batman, plus orphelins après la mort de celui-ci que ne l’est sa vraie famille. Il confirme alors la théorie selon laquelle, sans le vigilante masqué, il n’y aurait peut-être pas eu de vilains psychopathes. Coté dessin, Clay Mann, déjà à l’œuvre sur Batman Rebirth et Heroes in Chrisis, démontre encore son talent, épaulé par Liam Sharp et John Paul Leon, mélangeant les styles mais parvenant néanmoins à une cohérence graphique. Batman/Catwoman est une magnifique conclusion pour ce couple mythique et remet à l’honneur le personnage de Catwoman, quelque peu laissé de cotés ces derniers temps. Encore un coup de force de la part de King !