L'histoire :
Élevé par sa mère dans les conditions les plus rudes afin de parfaire sa connaissance des arts divers et de l'assassinat, Damian ignore toujours qui est son père. Sa mère lui promet de lui révéler le nom de ce dernier le jour où Damian parviendra à la vaincre en combat singulier. Après plusieurs années, le jour tant attendu arrive ; Damian et sa mère se mettent alors en route pour Londres où le père et le fils se rencontrent enfin. Retour au présent : alors que la Cour des Hiboux s'attaque à une quarantaine de personnalités de la ville de Gotham, Robin se voit confier la tâche de protéger le général Burrows, une de leurs cibles. Robin fait de son mieux mais l'assassin envoyé par la Cour finit par les rejoindre et, avant d'exécuter sa cible, révèle à cette dernière ainsi qu'à Robin les motifs de la Cour. Pendant ce temps, un homme au corps délabré et se surnommant Ultimatum réunit des criminels dérangés, traumatisés physiquement et mentalement par Batman, afin de fomenter sa revanche sur le justicier...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si l'accueil réservé à Damian Wayne par son propre père pouvait paraître au mieux tiède, on ne peut pas en dire de même de celui que lui ont fait ceux qui l'ont précédé au poste de Robin, carrément glacial. Une partie de ce recueil, en plus de son titre, est donc consacré à l'éclatement du conflit opposant Damian aux autres "enfants Wayne" à savoir Dick Grayson, Jason Todd et surtout Tim Drake, que Damian a immédiatement remplacé. Malheureusement, cette confrontation, qui prend la forme d'un défi lancé solennellement par Damian aux anciens Robin, tourne court et se résume plus à une suite d'escarmouches et de joutes verbales qu'à une réelle guerre. Que l'on soit partisan ou non de l'insistance des auteurs DC Comics à instaurer cette "Bat-Family", l'idée de voir s'opposer ces Robin issus de différentes époques était pourtant alléchante. Restent quelques moments intéressants entre Damian, Tim et Jason mais, encore une fois, ces scènes sont trop courtes pour que l'on puisse réellement parler de "guerre". Les autres récits sont tout de même de bonne qualité, notamment la glauque mais amusante fronde anti-Batman montée par certaines de ses anciennes victimes, des criminels portant littéralement les marques de leurs martyrs aux mains de Batman sur leurs visages. L'antagoniste principal, Terminus, semble d'ailleurs sortir tout droit d'un film d'horreur - mais qu'a bien pu lui faire Batman pour le mettre dans cet état, bon sang ? Une imagerie horrifique qui se prolonge dans le dernier récit, mettant en scène Damian aux prises avec ce qui semble être une horde zombie (!) et qui annonce l'event Le deuil de la famille au détour d'un dénouement un peu tiré par les cheveux. L'ensemble est agréable à lire, riche en action et en scènes un peu dingues telles que Batman accroché à un missile en vol ! Les dessins de Patrick Gleason sont toujours aussi réussis et les moments de bravoure parfaitement restitués. Le script de Peter Tomasi est lui aussi à la hauteur des espérances, dommage qu'il se perde parfois - et paradoxalement - dans des détails inutilement sombres ou sur des insistances un peu lourdes (oui, Damian a lu des livres et oui, Bruce Wayne aime son assassin de fils, on a compris, Peter !). Une bonne continuation des aventures de Batman et de son jeune coéquipier qui souffre malheureusement du côté ado pénible de la ligne éditoriale de DC Comics, une ligne qui sacrifie l'action et l'aventure au bénéfice d'une violence gratuite qui se veut vainement mature.
