L'histoire :
Bruce Wayne pleure la mort de son fils, Damian, tué par l'Hérétique. Bruce fait alors ce qu'il sait faire de mieux et se jette corps et âme dans le nettoyage des rues de Gotham, au point d'en inquiéter son entourage, jusqu'au commissaire Gordon. Les malfrats s'empilent dans les geoles de la ville mais, pour autant, la rage de Batman demeure. Pourtant, c'est une jeune fille, une amie de Damian nommée C.K., qui va faire son apparition et qui va peu à peu amener Bruce à découvrir qui était véritablement son fils. En ouvrant peu à peu les yeux sur ce que représentait Damian pour les autres membres de la team Batman, notamment Alfred, le justicier arrivera peut-être à faire son deuil.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Série dynamique et réussie, Batman et Robin s'est trouvée dans le pétrin quand son auteur, Peter J. Tomasi, a dû se dépêtrer des conséquences des événements écrits par Grant Morrison dans les pages de Batman Incorporated, notamment quand le Glaswegien mystique a fait spectaculairement caner le Boy Wonder, transformé pour l'occasion en chiche-kébab par son jumeau maléfique, l'Hérétique. Si Tomasi réussit à faire passer la douleur d'un père tout comme celle d'un partenaire dans ses pages, on se rend vite compte que si l’événement qu'a constitué le trépas de Damian (un personnage détestable que Tomasi avait réussi à rendre attachant) marque nécessairement Batman, son univers mais aussi les lecteurs, cela s'avère rapidement problématique en termes d'impact sur le rythme de la série. En effet, privé d'un de ses deux héros éponymes, Batman et Robin semble temporiser au maximum en attendant une porte de sortie qui mettra un peu de temps à venir. Si le premier numéro post - « Paf Damian » réussit à faire sobrement passer le message à travers ses planches muettes (procédé devenu peu original mais très bien exécuté par Patrick Gleason), l'histoire s'empêtre par la suite dans le mélo avec des rebondissements un peu gros (les sentiments d'Alfred, la rencontre Bruce-C.K. ...) et on arrive avec une demi-douzaine de numéros menant à une impasse narrative, en passant par les clichés du genre (je tape dans les meubles, je me mets tout le monde à dos, les autres parlent à tour de rôle avec la voix de la raison, la barbe de deuil, etc). Un tome faiblard dont le principal atout réside essentiellement dans sa première moitié, tant la suite donne l'impression de s'enliser.