L'histoire :
Gotham City. 1989. Un couple avec un enfant sort d’un cinéma de quartier et se perd dans une ruelle sombre en cherchant la septième avenue. Quelques minutes plus tard, la petite famille se fait attaquer par des voleurs qui la détroussent après avoir tabassé le père. Forts de leur maigre butin, les bandits s’enfuient. Ils espèrent ne pas tomber nez à nez avec la chose qui sévit depuis peu : une sorte d’ombre noire, qui ressemble à une chauve-souris. Malheureusement pour eux, cette chose est à leurs trousses et a vite fait de les mettre hors d’état de nuire. C’est la huitième fois que Batman intervient dans Gotham et mine de rien, les voyous se tiennent à carreau. Cependant, la criminalité en col blanc a la peau dure. Ainsi, Carl Grissom et son associé Jack Napier continuent de faire des affaires en ville malgré les enquêtes menées par l’avocat Harvey Dent. Mais il y a de l’eau dans le gaz entre Carl et Jack. En effet, Napier a une aventure avec la fiancée de Grissom et celui-ci ne compte pas laisser passer ça. Du coup, il demande à Jack de conduire un vol chez Axis Chemical, l’usine de produits chimiques, et prévient la police de ce méfait. Très vite, les forces de l’ordre arrivent sur les lieux et après une fusillade sanglante, Jack tombe dans les eaux chimiques d’Axis. Quelques temps plus tard, ce dernier se découvre une peau complètement dépigmentée, des cheveux verts avec un affreux sourire… Il est devenu le Joker et il compte bien se venger et prendre le contrôle de Gotham City…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les succès des comics books The Dark Night Returns de Frank Miller (1986) et The Killing Joke d’Alan Moore et Brian Bolland (1988), Batman renoue avec le succès auprès du grand public. Du coup, la mise en chantier d’un film Batman par Tim Burton en 1989 est annoncée en grandes pompes avec une couverture médiatique exceptionnelle. C’est dans ce cadre-là qu’il est demandé aux vieux briscards Dennis O’Neil (scénario) et Jerry Ordway (dessins) de travailler sur une adaptation BD du scénario du film, écrit par Sam Hamm. Mis en place dans un laps de temps très court, notamment à cause des changements de script, ce comic book n’en reste pas moins un modèle du genre, à la fois incisif et terriblement nerveux. En effet, l’œuvre suit le scénario à la lettre sans jamais s’attarder sur les longueurs du long métrage. De fait, on se retrouve devant une histoire menée tambour battant qui ne laisse pas le temps au lecteur de se reposer ! Qui plus est, les dessins de Jerry Ordway sont superbes et la mise en scène ingénieuse. Ainsi, on a presque l’impression que Gotham est un personnage à part entière... Et les crayonnés de l’artiste en bonus sont une pure merveille ! En définitive, Batman Le Film 1989 est un comic book d’une grande qualité qui nous ramène quelques décennies en arrière, en pleine relance du Chevalier Noir. Plus de 30 ans après sa sortie, le one-shot de Dennis O’Neilet Jerry Ordway est toujours aussi prenant. Chapeau bas, messieurs !