L'histoire :
Il se passe quelque chose d’étrange et Batman le sent dans l’air. Il y a comme une atmosphère particulière, sans compter ce cauchemar qui le hante et cet orage annonciateur d’un problème. Il reçoit d’ailleurs très vite un appel : la banque est attaquée par le clan Rictus. Et dans la banque, c’est le chaos : Harley sème la panique partout avec ses chien-chiens tandis que les hommes de main de Shredder menacent tout le monde. Une alliance bien étrange. Batman arrive rapidement sur les lieux mais il tombe sur un guerrier étonnant : vêtu d’une armure, il ressemble à Shredder mais il a un sourire grimaçant et effrayant ! Le combat s’engage et Batman a toutes les peines du monde à rivaliser. Heureusement, les Tortues Ninja interviennent à ses côté et se battent contre Harley et ses sbires. De nombreux assassins font leur apparition mais cela n’effraie pas les Tortues, qui parviennent à faire du grand ménage. Pendant ce temps, Batman reprend le dessus et immobilise son adversaire. Cependant, il possède un étrange cube fluorescent qui lui permet de détruire la voûte et de s’enfuir avec Harley. Bruce est sous le choc : derrière le masque de ce combattant hors pair, il lui semble avoir reconnu le Joker... Mais que s’est-il passé à Gotham ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est le troisième tome où Batman et les Tortues Ninja se retrouvent et c’est certainement le meilleur en terme de scénario, dont la base réunit ces deux monstres sacrés de la culture populaire. En effet, ce n’est pas un crossover mais littéralement une fusion qui est opérée puisque les gadgets et accessoires de Batman se mélangent à ceux des Tortues et les Ninja vertes d’origine s’invitent dans les cases du comics d’aujourd’hui. Ce drôle d’alliage est rendu possible grâce... au Multivers bien entendu ou plutôt à cause d’une manipulation diabolique de Krang. James Tynion IV tient là une solide idée de départ qui donne lieu à des scènes abracadabrantes, des visuels inédits et des trouvailles osées qui rappellent l’OVNI Batman Ninja, dans ce mélange d’univers différents, à l’image du Joker cuirassé comme Shredder ou Splinter, élégant et raffiné comme... Alfred ! Tous ces « dérèglements » sont aussi de très beaux clins d’œil aux œuvres premières avec des transformations et allusions subtiles. Et si l’on ne veut que de l’action, on sera aussi servi avec un rythme ultra nerveux et des combats pleine page à n’en plus finir qui mêlent habilement prises de karaté et luttes de rue. Dommage malgré tout que le final soit si prévisible et les explications du Multivers parfois aussi lourdes et pesantes que la version de base chez DC. Malgré tout, le spectacle est agréable surtout si l’on aime les deux franchises. D’autant que Freddie E. Williams propose des planches de toute beauté avec des personnages immenses et beaux et des couleurs exceptionnelles. On a un mélange inventif entre le côté cool et fun made in TMNT et le côté sombre et fascinant made in Batverse. Ce tome a en plus la belle idée d’intégrer des dessins en noir et blanc de Kevin Eastman, dessinateur historique des Turtles, avec le design flamboyant de Williams. Une jolie alchimie qui fonctionne même mieux que dans les épisodes précédents.