L'histoire :
Gotham a été ravagée par un séisme et a été déclarée zone interdite et exclue du territoire américain (no man's land) par les autorités gouvernementales. Les bandes rivales et les super criminels se sont répartis le territoire en autant de zones, tandis que les forces de police, menées par le commissaire Gordon, tentent de rétablir l'ordre et d'étendre leur propre territoire pour protéger les habitants de la ville. Bruce Wayne a quitté la ville depuis plusieurs mois, afin de convaincre le gouvernement d'aider Gotham City, sans succès. En son absence et donc en celle de Batman, le chaos règne: le moindre objet du quotidien devient le centre de toutes les convoitises et les habitants, aussi bien que la police et les criminels, sont tous convaincus que Batman a abandonné la ville pour de bon. Mais voilà qu'un nouveau territoire fait son apparition avec pour emblème une chauve-souris. Batman est-il réellement de retour et si oui, parviendra-t-il à faire entendre la voix de la raison à une cité retournée à l'état féodal où une simple pomme peut valoir des millions ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
No Man's Land est à raison considérée comme une des meilleures sagas de l'homme chauve-souris. Plongeant notre héros dans son fief, ravagé par un tremblement de terre et devenu un territoire hostile où survivre est le maître mot, No Man's Land permet de revenir aux basiques, à un Batman plus viscéral que jamais. On étudie ici, de manière assez réussie, les mécanismes humains en jeu dans de telles situations : la loi du plus fort, l'entraide mais aussi la peur instinctive face à l'isolement ou bien encore le recours à la foi religieuse. On y découvre un Batman plus radical que d'habitude avec la population civile. Plongé dans un univers dominé par l'instinct de survie, notre héros doit effectivement, et de son propre aveu, apprendre le nouveau langage de Gotham. Un langage basé sur des fonctions vitales pour ne pas dire primales. Batman doit alors s'appuyer sur sa propre légende pour rassembler la population et reconquérir une Gotham City ravagée par un séisme et par la guérilla urbaine qui a suivi. Et il faut le dire, Batman n'est jamais aussi bon que lorsqu'il ne repose que sur lui-même et non sur une multitude de gadgets. Ce premier tome regroupe différentes revues (Batman, Shadow of the Bat, Detective Comics, Legends of the Dark Night, Batman Chronicles, Azrael) et presque autant d'adversaires (l'Épouvantail, Double-Face, le Pingouin, le Ventriloque, Black Mask,...). Les fans retrouveront aussi dans cette saga de nombreux éléments réutilisés par la suite dans le film The Dark Knight Rises, de Nolan, ne serait-ce que le retour de Batman dans une Gotham City isolée du reste du monde par l'armée. Les styles de dessin sont très variés puisqu'on on retrouve dans ce tome de nombreux artistes: Alex Maleev, D'israeli, Franck Teran,... D'ailleurs le style de D'Israeli, très bien en soi, se prête malheureusement mal à l'ambiance générale de l'album, la faute à ses couleurs vives et aux traits simples. Un style presque joyeux et enfantin qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, ici. On passera aussi sur l'unique et dispensable aventure d'Azrael.