L'histoire :
L'enquête sur un réseau de contrebande guide Batman vers une zone d'entrepôts sur les quais de l'Eastside. Après s'être débarrassé facilement d'un groupe de criminels, il fait alors face à une vieille connaissance en la personne du mafieux Bruno Maroni. Mais quelque chose cloche et ce dernier se transforme soudainement en une sorte de monstrueux Golem doté d'une force inouïe. Le combat fait rage mais rapidement Batman semble faiblir et son cœur s'emballe brutalement le laissant totalement vulnérable. C'est le judicieux moment choisi par la tueuse Talia Al Ghul pour faire son apparition et décocher une flèche dans le crâne de la créature. Elle est venue pour avertir Bruce qu'une menace ancestrale plane sur Gotham et qu'il n'est clairement plus en capacité de la combattre. De retour au manoir Wayne, il examine une des antiquités trouvé sur place, un énigmatique cube cachant un mécanisme complexe. Au même moment, Arzen le fils de la famille Orgham, est mandaté par sa mère pour reprendre leur héritage : Gotham.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis quelques années, plusieurs récits comme La cour des hiboux ou même Curse of the White Knight s'intéressent au passé lointain de Gotham à travers l'évocation des grandes familles fondatrices de la cité. Le scénariste Ram V s'intéresse lui aussi à une puissante dynastie, celle des Orgham, sorte de société secrète teintée de mysticisme et dotée de pouvoirs magiques ancestraux, bien décidés à récupérer leur propriété. Il associe à cette nouvelle menace, un Batman toujours plus vulnérable, qui semble lâché à la fois par son corps mais dont les démons intérieurs prennent aussi de plus en plus de place. Même si le récit ne tranche donc pas vraiment par son originalité, il faut reconnaître que l'intrigue est bien ficelée et mixe habilement le style polar à une ambiance gothique magnifiquement mis en image par le talentueux Rafael Albuquerque. Le dessinateur a sûrement le profil le plus en adéquation avec ce type de récit sombre et fantastique, comme il a su le démontrer sur la longue série American Vampire. Encrage, cadrage, design des personnages : il rend une copie impeccable, sublimée par la colorisation de Dave Stewart. Il s'offre même le luxe au passage de rendre un bel hommage à l'immense artiste italien Sergio Toppi. Si vous souffrez d'insomnies nocturnes, rien de mieux qu'un bon Batman...