L'histoire :
Depuis ce jour, tout a changé. La mort de ses parents a fait basculer sa vie dans un océan de souffrance et un désert de solitude. Bruce Wayne ne sera plus jamais le même, dorénavant. Ce traumatisme se voit dans chacune de ses activités : à l’école, il se fait remarquer en combattant violemment ceux qui sont méchants avec les autres élèves. Il s’entraîne sans arrêt au sport et à l’art du combat. A tel point qu’il ne va plus aux examens et à peine suit-il les cours de l’université. Alfred est bien entendu inquiet pour lui. S’occuper d’un orphelin n’est pas chose aisée. D’autant que Bruce enchaîne les erreurs en se faisant arrêter par la police lors d’un combat de rues sauvage. Il a pris la décision forte de vider toutes les bibliothèques car, pour lui, les livres sont la principale arme dans la vie. Quand Bruce l’aura compris au lieu d’utiliser ses poings, il remplira petit à petit les bibliothèques des livres qu’il voudra bien étudier. La jeune et belle Dana est inquiète elle aussi pour le jeune Wayne. Elle lui recommande de voir son psychothérapeute actuel : Hugo Strange. Bruce accepte de bonne grâce : après tout, cela l’aidera peut-être à maîtriser les cauchemars qui l’assaillent chaque nuit. Mais il ne veut pas perdre cette colère sourde qui gronde au fond de lui. C’est elle qui va guider sa vie à tout jamais.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chip Zdarsky a le vent en poupe chez DC. Le voilà de retour avec un nouveau projet sur Batman : le One shot The Knight. Et une idée plutôt alléchante sur le papier : raconter comment Bruce Wayne va devenir le futur justicier le plus efficace que l’on connaît. L’album est divisé en plusieurs parties, qui sont autant de courtes saynètes qui montrent petit à petit l’évolution de Wayne dans sa formation à être le futur Batman, à l'instar, bien entendu, du film Batman Begins. Beaucoup de passages sont des échos de la première partie de la trilogie de Christopher Nolan. La force de la narration repose sur une voix off percutante et un style faiblement efficace, à l’image d’un jeune homme qui s’endurcit et qui apprend à être de plus en plus performant. On aura également quelques belles surprises avec de très nombreux clins d’œil à d’autres personnages marquants de DC. Zdarsky invente également d’autres personnages dans un style très polar prenant et original. Pourtant, la déception commence à pondre au fur et à mesure de la lecture, car le projet se fait de plus en plus répétitif. Bruce Wayne apprend la dissimulation, Bruce Wayne apprend les arts martiaux, Bruce Wayne apprend la magie, Bruce Wayne apprend à tuer… Zdarsky souffre du péché d’orgueil : à trop vouloir en faire, il en perd très largement en crédibilité. De sorte qu’on arrive à un jeune Bruce Wayne qui a vécu des dangers et des aventures bien plus folles que le jour où il endossera le costume et la cape noirs. Dommage car le démarrage promettait un grand moment de lecture. Le vrai plaisir est à chercher du côté visuel. On est particulièrement heureux de retrouver Carmine Di Giandomenico sur un projet au long cours. Son style caractéristique, avec son trait ciselé et sa mise en forme audacieuse et inventive, fait mouche, plus tranchante que n’importe quelle technique de combat que pourrait découvrir Bruce Wayne ! Le jeune Wayne a malgré tout encore des progrès à faire avant de devenir le cultissime Batman.
