L'histoire :
A Arcopolis, de nombreux monstres font régner la terreur dès que la nuit est tombée. Des lampadaires aident certes à repousser l'inévitable couvre-feu, mais il arrive que des enfants soient attrapés par des créatures. Heureusement, l'invincible Haggard West, le super héros de la cité, intervient et en sauve la plupart. Sauf une fois, où il reste sur le carreau, au grand désespoir d'Aurora, sa fille, désormais orpheline. Loin de là, dans un autre monde, un dieu guerrier rentre d'une longue expédition. il est revenu avec le casque d'un ennemi en guise de trophée. Son retour marque une autre étape, celle du départ de son fils. Le garçon de 13 ans doit effectuer une rando, un séjour dans un lieu inconnu où il doit survivre et éliminer les monstres qui attaquent la ville. Persuadé de ne pas être prêt, Battling Boy, c'est ainsi qu'il se surnomme, débarque à Arcopolis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paul Pope fait partie de ces artistes à la réputation flatteuse, mais dont la capacité à produire est très faible. De fait, dès lors qu'un nouvel album, voire une série, est annoncé(e), l'attente se fait sentir chez les fans de l'artiste. Battling Boy est le premier ouvrage co-publié par Dargaud et Urban Comics. Dès les premières pages, on reconnait le style inimitable de Paul Pope, composé d'un croisement entre les différentes cultures du 9ème art. Il y a le dynamisme propre au découpage des mangas, un trait rappelant la bande dessinée franco-belge et une narration typiquement comics. Ce mélange des genres est une fois de plus explosif. Les personnages sont soignés et bénéficient d'une esthétique réussie. Certaines créatures sont, quant à elles, pour le moins étranges et évoquent d'une certaine manière les cartoons (comme par exemple Humbaba). L'univers développé rappelle des icônes fortes du comics : Haggard West est une copie plus ou moins déguisée de Rocketeer, le père de Battling Boy rappelle le Thor de Marvel. Les inspirations ne manquent pas, mais Pope parvient à créer un univers suffisamment original pour que l'on s'y intéresse jusqu'au bout. Son récit reste simple, alternant les scènes d'action avec des passages plus calmes. Le rythme est bon et au final, ce premier volet se lit avec plaisir. Pas encore aussi marquant qu'un Batman Year 100 ou qu'Heavy Liquid, les débuts de Battling boy sont néanmoins fort sympathiques. A confirmer dans sa suite...