L'histoire :
Depuis toujours, Alexia n’a qu’un rêve : devenir la plus grande super-héroïne de tous les temps pour apporter un peu plus de justice dans ce monde. Malheureusement, le temps des super-héros est révolu. En effet, Iron Head, son père, le plus grand et le plus puissant d’entre eux, est parvenu à éradiquer la super-criminalité. De ce fait, il est maintenant devenu un PDG respecté d’une administration ronronnante supervisant les super-héros et leurs actions. Aussi, s’ouvre devant Alexia une brillante carrière... de directrice dans la fondation dirigée par son paternel ! Mais le décès brutal de son père suite à une insuffisance cardiaque dûe aux séquelles de ses activités de super-héros et les révélations survenues d’une jeune fille du nom de Black Hand durant son enterrement vont changer le cours des choses...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Même si le thème des super-héros a le vent en poupe depuis de nombreuses années, il faut bien avouer que le genre peine à se renouveler même si on peut lire quelques histoires intéressantes ici et là, en tête de gondole des éditeurs indépendants. Et Black Hand - Iron Head se place sans conteste dans cette catégorie-là, tant l’univers singulier développé par David Lopez (qui endosse pour l’occasion la casquette de scénariste et dessinateur) prend à revers tous les codes du genre. Ici, les super-héros ont éradiqué le crime et la société est régie sous l’égide de la justice et de l’égalité. Dans ce monde aseptisé, les combats sont cadrés par des règles très strictes et doivent se cantonner dans des cages sous le regard de la fondation dirigée par le père d’Alexia. Mais quand celui-ci décède et qu’une certaine Amy Camus, fille d’une ex-criminelle du nom de Black Hand annonce qu’elle est aussi la fille de feu Iron Head, la vie d’Alexia va se fissurer et elle va vite découvrir que tout n’est pas aussi rose dans le monde régit par les super-héros. Mine de rien, derrière ce scénario à l’humour bien tranchant et aux situations décérébrées, on retrouve en filigrane des sujets très intéressants comme l’héritage familial ou bien les lourds secrets de familles à porter. David Lopez propose donc une sous-lecture de son récit via un angle sérieux et force est de constater que l’histoire y gagne en épaisseur. Ainsi, le lecteur va découvrir peu à peu que toutes les bonnes choses ont leur part d’ombre et que tout n’est pas mauvais chez les super-vilains. Et ça, Alexia et Amy vont vite le découvrir suite à leur rencontre explosive et apprendre petit-à petit à se connaître alors que tout semble les opposer... Quant aux dessins, le trait volontairement nerveux et parfois enfantin de Lopez retranscrit parfaitement l’histoire mise en place, même s’il faut bien avouer qu’un rendu graphique un peu plus détaillé n’aurait pas été du luxe. Bref, Black Hand – Iron Head est un comic book qu’on se plaît à lire et qui distille un univers plutôt bien pensé dans lequel la place des super-héros n’est plus la même qu’auparavant. Véritable coup de pied dans la fourmilière, cette œuvre corrosive de David Lopez se paye même le luxe de délivrer un message bien amené de tolérance et d’acceptation de soi malgré le poids de l’héritage familial, le tout couronné d’humour. « What else ? », comme dirait George...