L'histoire :
Au fil du temps, d'innombrables chasseurs sont venus dans ce rêve. Tout cela semble si lointain, à présent... Ces tombes honorent leur mémoire. Adieu brave chasseur, puissiez-vous trouver votre valeur dans le monde éveillé... Ces mots sont destinés au Chasseur qui s'apprête à franchir les portes de la cité de Yharnam. Alors que la fumée obscurcit un ciel qui reflète les flammes dévorant la ville, il s'interroge : «Le cauchemar a-t'il une fin ?». Traversant les rues jonchées de cadavres, il a le sentiment d'être déjà venu ici. Il se dirige vers la cathédrale, tranchant la tête de quelques créatures qui semblent plus mortes que vivantes, découpant de tout son long ce qui ressemble à un loup-garou ou encore arrachant la tête d'une créature improbable en tirant à bout portant. Une fois dans le lieu saint, il est accueilli cette fois avec bienveillance par un groupe d'hommes qui, manifestement, n'attendaient que sa venue. On l'amène alors dans une pièce qui renferme un enfant. Serait-il le Pâlesang capable de transcender la Chasse ?...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est légitime de se méfier des adaptations en comics des jeux vidéos, au vu des rares exceptions qui s'avèrent qualitatives. Hélas, Bloodborne ne sera pas à ranger parmi celles-ci. Le scénario d'Ales Kot est en effet épais comme un cheveu, mais il n'y a pas de quoi le blâmer tant le concept qui fonde le jeu est simple. Postulez qu'un monde est ravagé par des créatures à mi-chemin entre Cthulhu et Alien, prenez un personnage dont la fonction est de les éliminer, mettant ainsi fin à cette malédiction, ajoutez un enfant porteur de pouvoirs et d'un secret obscur et gavez-moi tout cela de scènes de carnage à tout va et vous tiendrez la recette. Côté dialogues, toutes les 3 pages, on trouvera les mots «immondes, pus, odeur pestilentielle, cadavres, Nuit de la Chasse, cauchemar» histoire de vous faire comprendre que tout cela est horrible, comme si les scènes gore ne suffisaient pas et, au lieu de camper une atmosphère mystérieuse, vous provoquerez lassitude et indigestion d'hémoglobine. A trop vouloir en faire, aucune tension ne se dégage et très vite, on s'aperçoit que ce décorum macabre n'est là que pour cacher le vide abyssal du récit. Le seul intérêt réside dans les graphismes, car Piotr Kowalski, assisté de Brad Simpson aux couleurs, propose de belles planches, dont certaines sont inspirées des œuvres de Caspar David Friedrich ou encore de Gustave Doré. Une très maigre consolation. A réserver exclusivement aux fans du jeu ou à ceux qui kiffent les effusions de sang.