L'histoire :
Casanova Quinn est un « travailleur indépendant » un peu particulier. S'il accepte n'importe quelle mission, ses problèmes de trésorerie l'obligent à kidnapper la dénommée Ruby Seychelle. Il s'immisce alors dans un château, en plein milieu de la nuit, et s'enfuit avec la belle jeune femme. Le problème est qu'à l'instant où ils mettent un pied à l'extérieur, Buck McShane, l'un des hommes de main de Cornélius Quinn, son père, parvient à le capturer, en explosant au passage la tête de Ruby... qui s'avérait être un robot. Casanova est emmené par les subalternes de McShane et apprend que Zephyr, sa sœur jumelle, est morte. Le jour de l'enterrement ne se passe pas pour le mieux : Caz en vient aux mains avec Cornélius. Dans la baston, l'apprenti kidnappeur a néanmoins subtilisé un drôle d'objet, une sorte de gros briquet. Peu après, Casanova se rend sur l'hélicasino, un gigantesque établissement de jeu volant, pour parier avec Fabula Berserko. Ce dernier est un énorme cerveau mutant qui fait des combats mentaux. Caz réussit à le battre... mais le casino appartenant à son adversaire, il est jeté par dessus bord par les vigiles. Dans sa chute, Casanova manipule le curieux objet trouvé dans la poche du manteau de son père. Il est alors téléporté chez lui. Cependant, six jours se sont écoulés entre le début de sa chute et son arrivée effective chez lui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme beaucoup de scénaristes renommés dans le milieu des comics, Matt Fraction se plie souvent aux directives éditoriales qu'on lui impose. Au milieu de ses nombreux épisodes pour Marvel, l'auteur s'est permis une pause récréative avec Casanova. Cette série ne met pas en scène le fameux séducteur italien, mais un type un peu spécial, mi-espion mi-voleur, qui découvre que le temps n'est pas forcément continu et qu'il peut jouer avec. Le scénario est complètement délirant et demande une véritable attention à la lecture, tant les rebondissements sont nombreux. Les sauts temporels se multiplient et rendent l'histoire totalement survoltée. Parfois, un peu trop, peut-être. Fraction intègre également beaucoup d'humour dans ses dialogues, ce qui rend en revanche la lecture très agréable. L'auteur offre une approche cinématographique, ce qui n'a rien d'étonnant lorsqu'on sait qu'il a écrit le générique d'ouverture de Quantum of solace et qu'il s'appuie sur les dessins stylisés du brésilien Gabriel Bà. Le trait cartoonesque fonctionne vraiment bien sur un récit de ce type et offre une grande lisibilité. A la fin de l'album, Fabio Moon (frère jumeau de Bà) illustre un épilogue là aussi superbe. Casanova réconciliera les blasés de Matt Fraction chez Marvel avec son approche libérée et un graphisme au top. Amateurs de séries survoltées, embarquez donc dans cet étonnant voyage temporel...
