L'histoire :
Depuis les tragiques événements du grand crossover, le scénariste de bd Chip Zdarsky a troqué ses crayons contre les plaques de cuisson d'un sinistre dîner. S'il n'était pas si mauvais que ça en tant qu'auteur, ses talents de cuistot sont proche du niveau zéro. Mais pourquoi une telle reconversion ? Depuis le meurtre sordide de Brian K Vaughan, il est désormais plus prudent de la jouer profil bas afin d'éviter de se faire trucider par une de ses créations. Alors qu'il sort d'un bar, il croise le chemin d'un fake, un de ces êtres de fiction qui a fait irruption dans la réalité il y a plusieurs années. Et ce n'est pas n'importe lequel, car ce n'est autre que son propre double de papier qu'il avait fait apparaître dans la série Sex criminals. Ce dernier lui saute soudainement au cou et lui annonce qu'il est venu le protéger de la menace qui pèse sur lui. Mais alors qu'ils tentent de s'échapper ensemble à bord d'un vieux pick-up, leur chemin croise celui d'une ombre menaçante et la course du véhicule finit dans le décor. Le Chip réel parvient à fuir grâce son alter ego qui fait barrage de son corps au péril de sa courte vie afin de le sauver. Salement amoché, Chip décide alors de demander l'assistance de la police et tombe sur deux enquêteurs chevronnés, membres de la célèbre division Powers inventée par un certain Brian Michael Bendis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Donny Cates fait partie de ces trop rares scénaristes dont le cerveau bouillonnant casse sans relâche les codes de son médium. Son amour et son respect infini pour le comics transpirent dans son œuvre, exubérante et puissante. Alors bien sûr, le côté fan service ainsi que l'égocentrisme assumé en dérangera certains, mais l'ensemble est réalisé avec tellement d'intelligence que l'on se laisse embarquer avec jubilation par cette tornade sous acide. Certes, ce n'est pas la première fois que le procédé scénaristique de l'auteur rencontrant ses personnages est utilisé : Stephen King en est témoin. Mais tel un bambin hyperactif qui pique les jouets de ses copains, Cates s'empare ainsi des héros de ses camarades scénaristes pour pimenter son récit avec des surprises savoureuses. Impossible alors de s'ennuyer tant les coups d'éclat sont légion et les dialogues savoureux. Geoff Shaw complète à merveille cette partition avec un dessin sombre et semi réaliste qui colle parfaitement à cette histoire, qui fait du sale quand il le faut, mais tout en conservant une bonne dose d'humour. Avec Donny Cates tout le monde prend cher, alors qui sera la prochaine victime ? Peut-être vous...