L'histoire :
S’il y a un endroit que Matty connait bien à New York, c’est Staten Island. Cette île fait partie de la DMZ et les troupes armées des Etats-Unis y résident. Pourtant, alors que le journaliste s’attend à trouver un lieu de tensions, il découvre avec stupeur que l’ambiance est au contraire plutôt détendue. Il rencontre une jeune femme occupée à surveiller les environs. Il s’étonne alors de sa passivité devant la proximité d’un bateau de pêche des Etats Libres. Matthew comprend mieux lorsqu’il parle enfin au chef de la base. Ce dernier lui avoue avoir trouvé un terrain d’accord avec les soldats ennemis, en partageant une bonne bière ! Surpris, Roth constate le soir même que l’ambiance entre les soldats est bonne, quelque soit leur camp. Cette situation ne tient pourtant qu’à un fil : au cœur de la nuit, un objet est déclaré manquant : une capsule de ricine. Bien que tout petit, l’objet reste une redoutable arme biologique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les enquêtes d’investigation sur le terrain, les méfaits des militaires et l’élection du gouverneur de la DMZ, on aurait pu croire que le scénariste Brian Wood allait accorder un peu de répit à son héros journaliste. Bien au contraire, Matthew Roth se retrouve au seul endroit qui lui était jusqu’ici inaccessible : Staten Island. Sur cette île, les militaires des États-Unis ont établi leur camp. Puis le reporter apprend qu’il est manipulé par celui en qui il avait confiance, le nouveau gouverneur Parco. Le scénariste réussit une fois encore à proposer un récit absolument passionnant. On suit le destin de Roth avec un véritable intérêt, en s’interrogeant à chaque instant sur les événements à venir dans la DMZ. Les futurs enjeux politiques et militaires sont encore bien flous, mais plus l’histoire progresse, plus on est accro. Le récurrent Kristian Donaldson illustre le premier tiers, avec un résultat très agréable ; puis l’habituel Riccardo Burcchielli lui succède, toujours aussi bon. Les dessins sont donc une fois de plus maîtrisés. L’aspect chaos urbain est une fois encore très présent. A signaler, le temps de l’ultime chapitre, un court récit centré sur Zee et dessiné par Nikki Cox dans un style rappelant Donaldson. DMZ se bonifie à chaque tome et construit une œuvre atypique, originale et marquante.