L'histoire :
Il existe quelque part sur la planète une étrange rue vivante capable de se déplacer de ville en ville, au gré de ses envies. Les passants qui traversent Danny la Rue y trouvent alors un refuge agréable ouvert à toutes les sensibilités et mœurs. Mais les apparitions répétées de cette bizarrerie urbaine suscitent l'attention de M. Jones qui exècre tout ce qui sort du cadre de la normalité. À la tête des agents de N.U.L.E.P.A.R.T, il décide de mener une attaque contre cette ruelle pervertie qui prône l'excentricité et les déviances aux dépens des honnêtes gens. Alors que le cabaret perpétuel de Danny la Rue propose un spectacle à ses visiteurs, les hommes de main de M. Jones débarque sur place et entame une violente fusillade aux abords du bâtiment. Danny tente alors désespérément de fuir face à ces agresseurs mais sans grand succès malheureusement. Cependant, les détonations et les explosions ont alerté les membres de la Doom Patrol qui s'interposent afin de protéger les habitants de ces furieux personnages lourdement armés. Dans la résistance qui s'engage alors, le groupe reçoit le soutien inattendu d'un colosse barbu qui sort de la salle de spectacle : un certain Flex Mentallo...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le début des années 90 voit débarquer, dans le monde du comics, une nouvelle génération d'auteurs anglo-saxons ambitieux et provocateurs. Ils donnent alors un coup de doc Martens rageux dans l'industrie de la bande dessinée avec des anti-héros flippant et une approche créative exigeante et souvent déroutante. Avec des récits punks et décalés, ces auteurs vont alors trouver avec le label Vertigo une collection idéale pour accueillir la diversité de leurs productions. Sûrement le plus avant-gardiste de tous, le plus expérimentale et le plus déconcertant, l'écossais Grant Morrison reprend la destinée de la Doom Patrol. Il y insuffle toute sa folie pour en faire une œuvre surréaliste qui ressemble plus à un tableau de Jérôme Bosch qu'à une BD de super slips. Le scénariste s'autorise alors toutes les expérimentations pour un rendu final totalement psychédélique et ésotérique qui ressemble à un cauchemar sous acide. Lire la Doom Patrol façon Morrison relève clairement plus de l'expérience chamanique que du simple divertissement littéraire. Pour illustrer ce voyage en « absurdie », Richard Case apporte une certaine forme de rationalité avec son style faussement classique mais très efficace qui contrebalance l'exubérance de l'histoire. Les splendides couvertures sont signées par deux monstres de l'illustration, à savoir Simon Bisley et Brian Bolland, et cerise sur le pudding : Jamie Hewlett, le papa de Tank Girl, réalise un épisode complet de la série. Aujourd'hui, c'est journée porte ouverte à l'asile Morrison : une belle cellule capitonnée vous y attend !