L'histoire :
La Nation est en grand danger puisque le terrible monstre qui accompagne le Prophète est aux portes de la Cité-Machine. Un Conseil se tient rapidement pour décider de la marche à suivre. Beaucoup ne sont pas d’accord : certains veulent se battre et mourir en guerriers mais d’autres réclament la prudence et veulent se protéger de cette nouvelle menace. Le chef Narshima arrive pour calmer tout le monde. Malgré ses graves blessures, il voit très clair sur ce qu’il doit faire. Il a pour l’instant préféré instaurer un statut quo pour mieux laisser le temps à ses armées de s’organiser. Maintenant, la Nation est prête à répliquer : le Prophète et ses fidèles vont être pris entre deux feux. D’un côté, ils seront canardés par les défenses de la ville et de l’autre, trente croiseurs de classe Totem empêcheront leur fuite. Pourtant, il veut aller parler à leurs ennemis. Après tout, une mauvaise paix vaut toujours mieux qu’une bonne guerre. Accompagné de Corneille, il se rapproche de l’immonde monstre gigantesque. Corneille sent quelque chose qui lui est familier et elle est terriblement inquiète. En effet, ils ne se doutent pas de ce qu’il se cache derrière l’horrible créature…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La réédition en intégrale de East of West se clôt sur cet encore énorme pavé. Hasard du calendrier ou non, paraît en même temps le volume dix Apocalypse qui vient définitivement achever la série. Ce numéro inédit, que tous les fans attendaient avec impatience, se trouve bien entendu également à la fin de cette intégrale. Ce génial récit de science-fiction qui mélange allègrement anticipation, western, space opera sous fond de lutte politique et guerre de territoires réserve encore de nombreuses surprises parfaitement amenées et racontées par un Jonathan Hickman littéralement habité. En effet, ce récit fou et inventif reste pourtant étonnamment simple et naturel. Les dialogues sont toujours aussi conséquents mais ils permettent de brosser des portraits incroyables de personnages qui évoluent complètement dans cette intégrale. Il y a un parfum de lyrisme macabre totalement envoûtant notamment à travers des flashbacks marquants et des révélations choc. Jamais le mot « fin » n’aura été autant répété : fin du monde, fin de la vie, fin de la série… tout n’est que fin. Et on se demande bien comment Hickman allait achever son œuvre. Si on ne pourra pas vous en dire plus ni même dévoiler le ton de la conclusion, on peut vous garantir qu’elle vaut le détour et qu’elle s’achève dans une sorte de poésie lyrique pleine de nostalgie et d’humanité. N’oublions pas l’autre attraction primordiale de la série : les dessins de Nick Dragotta. Si Hickman nous bombarde d’idées et d’inventions incroyables, Dragotta met tout en scène d’une façon magistrale. Particulièrement léché et d’une froideur abyssale, son trait sublime cet univers si particulier et campe des personnages d’une beauté sans nom. Bien servi par des couleurs vives et osées, le graphisme est digne des plus grands films de science-fiction. Qui aurait cru que l’Apocalypse pouvait être aussi beau et fascinant ?
