L'histoire :
Elijah Longstreet l’avait annoncé du temps de la guerre de sécession : avec son deuxième livre de l’Apocalypse, il avait prévu de grands malheurs à venir. Cependant, tout n’était pas clair dans son livre et la vérité fut révélée quand Mao Tsé-Tong compléta l’information manquante dans une annexe de son Livre Rouge. Cette fois c’était clair : les trois étaient unis et ils allaient apporter la fin du monde. Bien des années plus tard, trois personnes rentrent dans un saloon miteux. L’homme au chapeau commande trois bleus mais le barman regarde le groupe d’un mauvais œil. Il rappelle sèchement qu’on ne sert pas les Impurs et ses deux compagnons au sang-mêlé devraient quitter les lieux. En effet, beaucoup de soldats sont présent et il ne semblent pas plaisanter. Loin de se démonter, l’inconnu au chapeau déclare que les trois bleus sont pour lui. Ses deux amis eux seront occupés en attendant. Il regarde d’un air cruel le barman pendant que, derrière lui, c’est l’apocalypse. Les deux Indiens font un véritable carnage en exterminant tout le monde et en démembrant les corps. Le barman comprend trop tard à qui il a affaire et il sait pourquoi ces trois porteurs de mort sont présents et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne présage rien de bon...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« A l’ouest rien de nouveau »? Cela reste à voir car la série de Jonathan Hickman East of West, qui a commencé chez Image Comics en 2013, est tout sauf du déjà-vu. Hickman entreprend une uchronie d’une densité monstrueuse : le premier tome fait déjà plus de 360 pages ! Bienvenue dans un monde futuriste où l’histoire et la géographie ont bien changé. En 2064, les États-Unis sont divisés en pays totalement différents dont les responsables se déchirent. Dans cette lutte géopolitique s’ajoute un « Message » annonciateur de destruction et d’apocalypse. Trois puissants cavaliers vont donc tenter de trouver celui par qui le malheur arrive mais ils ne sont pas seuls dans cette quête puisque la Mort elle même recherche le même objectif. Ce résumé montre bien la complexité du projet de Hickman où tout devient possible, même l’impensable. Il ne sera pas facile de décrire cette œuvre, à mi-chemin entre des textes bibliques sur l’Apocalypse, un univers de western et un récit SF à la Jodorowsky. Pourtant, le récit étrange reste accessible et plutôt cohérent malgré une foule d'inventivités et trouvailles mystiques. On croirait presque tomber dans la tête d’un dément qui raconte ses pires cauchemars. Malgré tout, ce pavé fascine par le graphisme éblouissant de Nick Dragotta. Dans de grandes cases sublimes, tout cet univers si particulier prend vie avec une maitrise et une élégance rares. Les couleurs futuristes et les audaces visuelles nous plongent dans un univers jamais vu. Hickman a fait descendre l’Ange de la Mort sur Terre...