L'histoire :
Le royaume d'Ether est un domaine féérique relié secrètement à notre monde. Il provient de l'imaginaire humain. A chaque fois que quelqu'un ouvre un livre, adhère à une histoire, à chaque fois que les hommes créent des mythes, l'Ether se renforce. Il est le pays où toutes les légendes et croyances peuvent croître et prospérer en harmonie. Très peu d'humains peuvent y accéder. La condition est qu'on soit prêt à mourir. Quand le cerveau abandonne à la fois la conscience de la vie et de la mort, quand le réflexe de survie peut être volontairement annihilé par l'individu, il se produit alors dans le métabolisme une onde qui est le véhicule permettant le voyage. C'est seulement ainsi que les portes de l'Ether s'ouvrent. Une fois reçu, le temps ne s'y déroule pas comme sur Terre : un jour sur l'Ether et c'est une semaine pour notre monde. Une semaine et ce sont des mois. Un mois et ce sont des années... Une autre particularité est que dans l'Ether, les hommes ne peuvent pas assimiler la nourriture. Enfin, si retour sur Terre il y a, la plupart du temps, le voyageur en revient complètement fou. Boone Dias semble être le seul humain qui fait exception à cette dernière règle, en revanche, lui aussi paye le prix fort, car il a sacrifié sa vie de famille. Et le pire, c'est qu'il ne peut pas décider d'arrêter ses allers-retours car des forces malveillantes ont ouvert des portails entre l'Ether et notre monde...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier volume nous avait séduit par son originalité et sa beauté visuelle ; cette suite ne déçoit pas. Les Golems de cuivre renforce en effet tout ce qui avait pu nous plaire. La quête de Boone Dias, personnage aussi attachant que zinzin, continue dans une course-poursuite classique, mais menée tambour battant. Sa dualité en fait également un personnage intéressant. Pas loin d'être un clochard sur notre Terre, il est un enquêteur surdoué dans l'Ether et le lecteur se régalera de cette dichotomie : le destin qu'il s'est choisi a pour conséquence d'en faire un homme qui a sacrifié sa famille, quand il est un aventurier bienfaiteur lors de ses voyages dans le Royaume magique. La première scène, dans laquelle il est engagé par l’agence, afin de lui faciliter la tâche lorsqu'il revient «parmi nous» en est un bel exemple, car elle est poignante, en mettant en scène le drame familial qu'il a provoqué et continue à infliger aux siens. Et comme un écho, c'est aussi sur une touche dramatique que s'achève ce tome. Matt Kind a créé une série épatante, où les références aux créatures oniriques sont légion et il en invente d'autres franchement amusantes. Sa narration est fluide, son intrigue prenante et divertissante. Tout y est, le spectacle, la galerie de personnages et les émotions. Il faut croire qu'il a trouvé en David Rubin l'artiste idéal, parce que ses planches proposent parfois un découpage surréaliste tant il est bien trouvé et ses couleurs chatoyantes font merveille, c'est le cas de le dire ! Si vous ne connaissez pas encore Ether, il est encore temps de le découvrir et de vous laisser aspirer par sa magie !