L'histoire :
En 2002, le maire Mitchell Hundred sort d'une réunion à la mairie durant laquelle la décision est prise de fermer les peep-shows, pour diminuer la criminalité. Pour être sûr du bien fondé de cette décision, il se rend chez une voyante connue. Cette dernière lui confie avoir prévue le drame du 11 septembre mais aussi que l'Illustre Machine serait obligé de réapparaître dans le futur. Mitchell pense qu'elle se moque de lui et exige la fermeture de son commerce. Peu après, le maire de New-York a une drôle de surprise. Il a été tiré au sort pour devenir juré. Le procès doit statuer autour de la présence de matières fécales dans l'assiette d'une cliente d'un restaurant. Alors que les délibérations s'éternisent, un héros fait son apparition et se réclame être un héritier direct de l'Illustre Machine. Pour Mitchell, il est hors de question qu'un tel individu fasse sa loi. Alors que la police cherche sa véritable identité, c'est finalement Kremlin qui la découvre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En plus d'Y, le dernier homme et des Seigneurs de Bagdad, Brian K. Vaughan a écrit durant les années 2000 une troisième série incontournable chez Vertigo. Ex Machina connaît une nouvelle jeunesse par le biais de cette édition de forte pagination d'Urban Comics. Le scénario mélange les thématiques de super héros, politique, chronique sociale et de nombreuses autres. Brian K. Vaughan a parfaitement mijoté une recette qui se révèle toujours surprenante. Son héros, Mitchell Hundred, est un super héros qui est devenu maire de New-York. Il doit désamorcer les polémiques et les problèmes des new-yorkais, tout en résolvant d'autres tensions liées à ses pouvoirs. Les protagonistes sont bien campés et sont de plus en plus attachants. L'auteur n'hésite pas à s'emparer de sujets polémiques comme la guerre en Irak ou le racisme anti-islam aux Etats-Unis. En tant qu’élu indépendant, Mitchell Hundred prend ses décisions de façon libre et il est assez étonnant de le voir piocher dans un camp comme dans l’autre les idées qui lui conviennent. Brian K. Vaughan n'offre pas un récit linéaire, il multiplie les flashbacks afin que l'on en apprenne un peu plus sur le passé des personnages. Les dessins de Tony Harris sont toujours aussi originaux et d'une constance remarquable. Les cadrages cinématographiques fonctionnent bien et certaines séquences sont vraiment impressionnantes. En fin d'album, nous avons deux épisodes illustrés par Chris Sprouse, qui conserve la même approche graphique. Ex Machina est une série atypique, au contenu varié, à la narration travaillée et au pouvoir d'immersion toujours plus grand. Une excellente lecture...