L'histoire :
Ce tome comporte plusieurs histoires et affaires, dont :
-Loi Naturelle : Une jeune SDF surprend une altercation entre deux policiers corrompus et un dealer. Les choses s'enveniment quand la fille se fait repérer et que Munroe lui brise accidentellement le cou en tentant de l'arrêter. Les inspecteurs Montoya et Allen sont appelés sur les lieux et Munroe et Decarlo prétendent avoir découvert le corps par accident. Il s'avère cependant que tous deux font partie d'un cercle de policiers corrompus jusqu'à la moelle, un cercle auquel appartient aussi Corrigan, le flic de la scientifique avec qui Montoya et Allen ont déjà eu maille à partir...
- Mort à Robin : Le cadavre d'un jeune garçon portant la tenue de Robin, le partenaire de Batman, est découvert. Si la police est incapable de dire s'il s'agit du véritable Robin du fait de l'identité secrète de ce dernier, Batman les contacte et leur assure que son partenaire se porte bien et qu'il compte trouver qui se cache derrière cette mascarade. Les policiers décident de chercher du côté des ennemis de Batman et donc de Robin. Ils partent interroger les résident de l'asile d'Arkham. Seulement voilà, ils ont déjà fait l'objet d'un interrogatoire passablement musclé, un peu avant...
- Corrigan II : L'inspecteur Montoya continue son lent processus d'auto-destruction, entamé avec son conflit avec Jimmy Corrigan. Son équipier, Allen, ne supporte plus de la voir s'infliger ça et tente de la raisonner, en pure perte. Mais voilà, Renee découvre accidentellement qu'Allen enquête de sa propre initiative sur les activités de Corrigan. Alors qu'il discute avec Kenzie, Allen ne se doute pas qu'ils ont été tous les deux aperçus par l'agent Steve Long, un des acolytes de Corrigan...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quatre petit tours et puis s'en vont ! Voici donc le dernier tome de la série Gotham Central qui se clôt sur son quarantième numéro, à peu près au moment où l'univers DC traversait son Infinite Crisis. Malgré une atmosphère noire et léchée digne de séries telles que The Wire ou encore True Detective, Gotham Central n'avait en effet jamais vraiment trouvé son public. Et on est en droit de se demander pourquoi. Tout au long de la série, des artistes tels que Michael Lark ou Brian Hurtt (entre autres) auront offert d'excellentes illustrations, plongeant le lecteur dans les tréfonds d'une Gotham pourrie et impitoyable tandis que Greg Rucka et Ed Brubaker auront fait évoluer l'ensemble des personnages et écrit des arcs formidables dont cette confrontation entre l'inspecteur Renee Montoya et cette crapule de Corrigan, confrontation culminant à la conclusion de la série. Ce dernier tome n'est pas en reste et si la première histoire (Loi Naturelle) est anecdotique (mais efficace), elle ramène sur le devant de la scène le personnage de Jimmy Corrigan, flic corrompu dont les exactions serviront de moteur à l'arc final de la série. On quitte en effet l'univers de Batman pour se retrouver dans celui d'un polar pur jus (peut-être, d'ailleurs, est-ce cette approche qui a détourné un grand nombre de lecteurs outre-Atlantique), désespérément sordide et tragique. Vous l'aurez compris, Gotham Central est une perle, une de ces raretés qui pointe de temps à autres dans l'univers des héros et héroïnes en collants et le seul défaut qu'on peut réellement lui reprocher est de ne pas avoir eu le temps de tirer profit de tout son potentiel, de ne pas nous avoir emmené jusqu'au bout dans la vie de ce commissariat.