L'histoire :
Une vague de disparition de sans-abris à Seattle éveille la curiosité du héros social de la ville : Green Arrow ! Alors qu'il tente de protéger une petite fille dont la mère a disparue , il fait la rencontre de la très belle Black Canary qui, elle aussi, essayait de secourir l'enfant. En bon gentleman, il conduit la jeune femme et sa protégée dans son loft ultra luxueux pour prendre soin de cette gamine des rues. Ce sera surtout l'occasion pour Canary d'exposer le paradoxe que représente Green Arrow : comment combattre le pouvoir quant on est le pouvoir ? Piqué au vif, l'archer accompagne la belle jusqu'à la jungle, un repaire de sans-abris, où là encore le milliardaire voit certaines de ses certitudes ébranlées. Mais sa réflexion est interrompue par l'arrivée des « hommes sous la terre ». Ces individus au teint cadavérique et dotés de lunettes opaques commencent à s'en prendre aux miséreux qui peuplent l'endroit et tentent de les enlever. Les deux héros interviennent et contrecarrent les plans de kidnapping mais apprennent par la même occasion que des enchères de disparus se tiendront ce soir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Travaillant auparavant sur la série télé Arrow, l'arrivée de benjamin Percy au scénario sur les derniers épisodes du Green Arrow version New 52 n'avaient pas franchement convaincus. Avec l'ère Rebirth, le constat change d'emblée car c'est un plaisir immense de voir à nouveau le duo Black Canary / Green Arrow se reformer ! On mesure ici la force scénaristique que peut apporter le couple et rien que la présence de la jeune femme permet au héros d'analyser ses motivations et de se remettre en cause. Dans le même temps, il l'aide à se retrouver et lui démontre qu'une « seconde chance est possible. Il y a une forme d'équilibre précaire mais très intéressant entre ces deux personnages qui rend vraiment le récit humain ! Les histoires de Green Arrow sont toujours l'occasion d'une critique sur les classes sociales et c'est encore le cas ici. Le résultat est un peu plus subtil que l'habituel « social warrior » gauchiste qui s'en prend aux salauds de riches. D'ailleurs, le fait de pointer du doigt la richesse d'Oliver Queen et de le mettre face au paradoxe de la pauvreté qui règne a Seattle pousse le héros mais aussi le lecteur vers une réflexion quant à la légitimité de l'action de ce dernier. D'autre part, l'influence sous-jacente de la série télé qui avait pu être ressentit dans les productions précédentes est beaucoup moins présente et on a l'impression que l'auteur Benjamin Percy a pris le meilleur des deux mondes pour en faire une synthèse riche et pleine d'action. C'est assez classique et tout à fait efficace. Sans être transcendants, les dessins d'Otto Schmidt et de Juan Ferreyra restent tout à fait honorables et très dynamiques pour finalement très bien servir le récit. Ce Green Arrow Rebirth est une vraie réussite et se classe parmi les meilleurs séries actuelles de l'éditeur.