L'histoire :
La culpabilité fait partie de John Constantine. Dès sa naissance, en fait, puisque cela a entraîné la mort de sa mère. Et le début des emmerdes… Le paternel est devenu une loque violente et imbibée d’alcool qui ne retrouvait un peu de vie que pour les matchs de Liverpool. Ce qu’on appelle un connard qui frappe ses enfants et qui ne pense qu’à boire. John est aussi un petit malin. Généralement, quand il y a un problème ou une interdiction, il adore contourner le souci et se faire remarquer. Ça ne s’arrange pas en grandissant et il s’échappe encore de la maison sous les hurlements de son père fou furieux. Il rejoint ses amis Aisha et Billy. Constantine adore Billy et sa mentalité coincée de petit bourgeois. Il aime bien aussi impressionner la belle Aisha sans vraiment trop savoir pourquoi. Alors, ce soir là, il décide de frapper un grand coup en leur en mettant plein la vue. Malgré la pluie, il installe des bougies et trace des traits sur l’herbe. Il parvient à allumer les bougies… mais rien ne se passe. Tout du moins en apparence... Car quelques minutes plus tard, la rivière déborde et semble ouvrir la terre en deux. Les trois enfants sont emportés par la force du courant, entraînant une nouvelle catastrophe. La culpabilité… un mot qui colle à la peau de John Constantine !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tom Taylor s’offre un petit plaisir personnel : raconter une histoire sur John Constantine ! On connaît sa fascination pour le détective de l’étrange que l’on retrouve dans certains moments importants d’Injustice. Après les mastodontes de ses séries habituelles (de Injustice à DCeased), Taylor bascule dans un récit beaucoup plus intimiste, avec une galerie de personnages bien moins conséquente et une intrigue simple et minimaliste. On sent d’ailleurs que le scénariste vedette de chez DC veut complètement changer son style et explorer d’autres formes d’écritures. Cette fois, il mêle non pas les personnages ou les univers, mais les genres, en basculant du fantastique à l’humour, voire même au conte parfois ! On passe de l’inquiétant satanisme façon Damien ou la malédiction à l’humour décomplexé et l’originalité assumée façon la série Lucifer. La voix off sarcastique et le côté irrévérencieux et nanar de Constantine rajoutent également une touche autre à un ensemble déjà bien particulier. Le souci est que l’intrigue de base manque d’originalité et n’est guère transcendante. Malgré tout, Tom Taylor sait s’entourer de dessinateurs de renom et Darick Robertson est certainement l’artiste rêvé pour ce genre de performance. Son style quasi caricatural et très irrévérencieux colle parfaitement à ce mini récit décalé. On reconnaîtra même un certain Bill Butcher issu de son autre série phare The Boys avec le personnage de Chas. Une petite parenthèse sympathique et originale. Mais de là à prendre un pied d’enfer…