L'histoire :
Tommy Monaghan échange avec son ami Natt en matant un bon vieux Clint Eastwood. Le meilleur en fait : Le bon, la brute et le truand. Ils sont tous les deux d’accord : Sergio Leone a gardé le meilleur pour la fin, son chef d’œuvre absolu. Son pote tente même d’imiter les mimiques et la voix de Blondin mais Tommy s’y connaît bien et lui suggère de bouffer les mots, comme s’il mâchonnait une chique en parlant. Ils n’ont pas le temps de finir leur petit jeu que le barman appelle Hitman. Quelqu’un le demande au téléphone. Ça sent le nouveau client. Et celui-là a une demande bien spéciale. Avec en plus une destination lointaine. Le voilà rendu à Tiburon pour une nouvelle mission. Le trou à rats contient pas mal de parasites et une camionnette déglinguée s’arrête à sa hauteur. Des Mexicains du genre casse c… Ça n’a pas manqué : le chauffeur provoque Tommy et lui fait des menaces à peine voilées. Il va falloir qu’il ferme sa grande gueule. Alors pour ça, rien de tel que les bonnes vieilles méthodes. Une grenade dans le véhicule et le tour est joué ! Il a provoqué un sacré grabuge mais c’est parfait. Il avait besoin de voir le shérif du coin, Halliday, le fameux mec qui l’a appelé. Il vient pour connaître sa mission alors que tout autour de lui, sa petite « intervention » a provoqué un sacré bordel…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les (més)aventures de Tommy Monaghan continuent dans cette réédition très volumineuse. Cette fois, le tueur à gages s’éloigne un peu des super slips et se rapproche beaucoup plus des goûts de Garth Ennis à savoir le western et la guerre. On a ainsi le droit à plusieurs récits qui déménagent sévère. Avec Ennis, ça commence toujours de la même façon : un coup au bar entre potes juste avant qu’on propose une mission tordue. Et avec Monaghan, ça finit toujours de la même façon : en eau de boudin et en bain de sang. Le super tueur a l’art de faire déraper des missions en un rien de temps. A ce titre, Qui ose gagne est un véritable enfer avec d’un côté, des terroristes irlandais, de l’autre les plus gros mafieux de Gotham et Monaghan au milieu. Cette savoureuse réécriture de Pour une poignée de dollars laisse place ensuite à une guerre au Proche Orient comme vous n’en avez jamais lue. L’absence des super-héros manque un peu par rapport au premier tome mais la gouaille de Monaghan et l’art narratif de Ennis promettent un sacré spectacle. Le dessin de John McCrea, si épuré et efficace, ajoute également beaucoup de plaisir à la lecture. Seul hic : la violence et l’outrance vont un peu trop loin. On sait que le scénariste irrévérencieux aime pousser les limites mais parfois, il frôle le mauvais goût. Le rajout d’un récit plus ancien sur Etrigan est là aussi une petite déception pour une œuvre de jeunesse bien moins subtile. Moins un hit que le premier volume donc mais un sacré plaisir de lecture malgré tout !
