L'histoire :
Une jeune fille marche seule dans le froid hivernal du Japon, avec un simple bâton et un petit baluchon. Elle se rapproche d’une habitation et pose toujours la même question : « Je cherche un samouraï ». Mais ce n’est pas n’importe quel samouraï : celui-ci a la peau noire comme les betteraves. La famille ne sait quoi lui répondre à part qu’un vieux moine habitant au sommet de la montagne pourra peut-être la renseigner. L’inconnue reprend sa marche, longue et périlleuse. Elle finit par arriver dans une cabane, recouverte de neige. Elle le réveille au bout de quelques temps et lui pose la même question. Mais le moine n’a jamais vu un tel être par ici. Curieux, il lui demande pourquoi elle le recherche. Après quelques verres de saké, elle finit par raconter son histoire. Elle était encore très jeune quand ils vivaient à la ferme. Un jour, la guerre a frappé à leur porte, violente et sans pitié. Des samouraïs sont entrés et l’un d’eux, à la peau d’ébène, a tué son père, sa mère et ses frères. Elle ne sait pourquoi il l’a épargnée mais elle n'a désormais qu’un seul but dans sa vie : le retrouver et le tuer. Le vieillard lui donne un conseil. Pour tuer un samouraï, il faut d’abord devenir son égal…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un samouraï noir. Il ne s’agit pas d’Afro Samuraï mais de Yasuke, un homme qui a vraiment existé et dont la véritable histoire est particulièrement étonnante. H.S. Tak décide de raconter ce destin hors normes d’une autre façon, en vieillissant le fameux samouraï africain et en inventant cette jeune fille, Hitomi. On assiste à des thèmes classiques avec la quête de vengeance, la rédemption, le récit initiatique et le rapport maitre/ apprentie. A ceci près que Tak rajoute une idée qui change tout : Hitomi recherche Yasuke pour le tuer mais va devenir l’élève de son principal ennemi ! Du début à la fin, on suit cette histoire remarquablement menée avec beaucoup de passion et d’intérêt. La simplicité toute nippone de la narration laisse place au souffle de l’aventure, tout en faisant la part belle à l’émotion et aux sentiments complexes des personnages. La fin ne déçoit pas, ouverte et laissant libre cours à notre imagination. Urban fait dans l’exotique et dans l’original car ce récit indépendant détonne par rapport à son catalogue mais est loin de le dénaturer, bien au contraire. C’est un peu le cas aussi du dessin d’Isabella Mazzanti. Loin d’être dans les canons des grands titres de d’habitude, son graphisme particulier et simple en apparence laisse libre cours à la méditation et à l’authenticité d’une époque pleine de charme. Un one shot qui a du coeur !