L'histoire :
L'humanité a connu son extinction. Il n'en reste que quelques vestiges, sous forme de ruines qui viennent témoigner de ce son ancienne grandeur. La seule menace qui pèse encore sur elle est l'oubli. Sortant d'un long sommeil dans lequel on l'avait plongé, John Prophet s'est donné pour mission de lui rendre sa splendeur d'antan. Au bout d'un long voyage, il retrouve le satellite D.I.E.U. dans lequel a été conservée la matrice de son Empire disparu. John Prophet peut alors envoyer un signal interstellaire qui a pour conséquence de sortir ses clones de la stase qui les maintenait également inanimés. Partout dans la galaxie, des John Prophet ouvrent les yeux et sont mus par le même objectif et la même énergie. Mais c'est sans compter sur John Prophet l'Ancien, qui fut le héros de la Terre et de l’Humanité et qui a décidé de la supprimer définitivement. Une guerre totale se prépare donc...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nul n'est prophète en son pays, c'est bien connu. Alors au pays des comic books, ce John Prophet là est resté à des années-lumière de nous convertir, pire, de nous divertir. On ne comprend pas vraiment pourquoi l'éditeur a présenté la série comme une sorte d'héritage de Moebius et de Druillet car c'est tout sauf leur rendre l'hommage qu'ils méritent. Ou comment tendre le bâton pour se faire battre avec ce genre de comparaison... La subtilité de Giraud, l'étrange beauté de ses œuvres ne trouvera ici aucun écho et malgré une palanquée d'artistes qui se succèdent, pas un n'arrive à sa cheville : on vous met au défi de trouver plus de 10 pages esthétiques sur les 100 premières... Au milieu de cet univers de mocheté, nous n'avons que trop rarement cessé d'être stupéfait par la médiocrité graphique, à quelques épisodes près. Une bien triste expérience que nos pauvres yeux ont eu à subir durant ces environ 580 pages, qui donnent une épaisseur à la reliure inversement proportionnelle à celle du propos. Quant à la violence épique de Druillet, ses incroyables compositions aux infinis détails que lui seul a su élaborer, la puissance monstre qui s'en dégage, elle est ici transposée en scènes de carnages débiles, qui font plutôt penser à un clonage épisodique de Crossed dans un univers SF. N'imaginez surtout pas retrouver quoi que ce soit digne d'un Loane Sloane, vous n'en seriez que d'autant plus déçu... Pour ne rien arranger, le récit choral tourne très vite à la cacophonie, les dialogues sonnent creux, comme un prétexte à étirer une intrigue qui, par conséquent, ne véhicule aucune intensité. Deux conceptions de l'Humanité s'opposent, mais il n'y en a pas une pour rattraper l'autre et ce qui a l'ambition d'être une épopée revêt l'aspect du toc, sonne comme la coquille vide. Un gros bouquin, mais surtout grossier, au sens littéral du terme. Une prophétie qui se déclame sous la forme d'un vrai bide ! On appelle cela une litanie...